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La Tunisie, un pays en devenir
Point de vue
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 03 - 2011


Par Chokri JAOUA Cadre de Banque
J'observe la «stupidité» humaine, une bête immonde, cruelle qui vole, pille, tue, sans scrupules des vies humaines, des économies, au nom de principes sacro-saints, légalité ou illégalité internationale, légitimité de dictatures comme rempart à l'islamisme, l'intégrisme, libre- échange, toujours au profit des plus puissants, l'Occident, et au détriment, pensait-on, de l'Asie, de l'Afrique, du monde arabe, bref des paumés de la terre.
L'exemple tunisien
La donne, imaginée et mise en œuvre par les puissants, s'écroule, soudainement, sous les yeux ahuris de ses concepteurs. Les pays émergeants, la Corée, la Chine, l'Inde, le Brésil bousculent la donne de la mondialisation qu'on pensait profitable à l'Occident. Le monde arabe bouge, avec les révolutions tunisienne, égyptienne, libyenne, mouvement initié par un tout petit pays d'à peine 165 mille km2 et 11 millions d'habitants qui a réussi, en moins d'un mois, à faire tomber un régime policier corrompu, vieux de vingt-trois ans.
Son peuple retrouve sa fierté, sa dignité, sa liberté, des valeurs que souhaitent partager les peuples opprimés de la terre, qui se révoltent contre leurs gouvernants, les uns après les autres et ce mouvement ne risque pas de s'interrompre de sitôt.
La nouvelle donne
Le goût prononcé pour le pouvoir et l'argent, l'ignorance, l'intolérance ne sont plus au goût de peuples murés dans le silence, la peur au ventre, durant des décennies. Les chaînes sont tombées, le retour en arrière n'est plus pensable, plus possible. Les discours creux de dictateurs, politiques, économiques, religieux, dans le monde, ne font plus recette et ne trompent plus personne. L'heure est au réveil et la communauté internationale doit désormais prendre ses responsabilités, trouver des solutions aux «paumés» du monde entier. On ne peut plus, on ne pourra plus vivre dans un monde, aussi injuste, avec un déséquilibre aussi criant de richesses entre le Nord et le Sud, entre les régions. Les richesses doivent désormais être mieux partagées et le Nord doit le comprendre, dans son propre intérêt.
A défaut, les cinq mille haraguas de Lampedusa deviendraient bientôt cinquante, puis cinq cent mille Tunisiens, à la recherche d'un mirage qu'ils ne trouveront certainement pas dans leurs pays.
Le plan Marshall
Le Plan Marshall, dont avait bénéficié l'Europe pour sa reconstruction, à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, devrait, aujourd'hui, ressortir du coin des oubliettes, repensé par les Européens, les Américains, les nantis de la terre, pour la construction et non la reconstruction du Sud. Plus de faux semblants, de faux fuyants, avec des recettes de pacotille comme l'Union pour le Méditerranée. On ne fait pas du neuf avec du vieux, et les Européens, les Américains doivent comprendre, définitivement, que nous avons besoin les uns des autres. La Tunisie, ce petit pays chargé d'histoire, montre, aujourd'hui, au monde entier son sens d'hospitalité, d'accueil de réfugiés malais, chinois, philippins, thaïlandais, indiens, turcs, marocains, libyens fuyant en masse la Libye. Avec ces événements, avec la révolution, nous souhaitons retrouver la Tunisie de notre enfance, un melting polt de races, de religions, de nationalités. Une Tunisie riche de sa diversité, où il faisait bon vivre. Cette Tunisie, nous pouvons la retrouver, en acceptant nos différences, par la tolérance, et nous sommes prêts à jouer le jeu, avec l'Europe, qui a été toujours notre partenaire naturel, mais aussi avec l'Amérique, l'Asie, l'Afrique, l'Australie, le monde entier.
Montrons-nous dignes, plus dignes que les Européens qui ne cessent de nous dire qu'ils ne sont pas en mesure d'accueillir toute la misère du monde, malgré leur richesse.
Même avec nos faibles moyens, la Tunisie s'est toujours montrée accueillante, avec ses frères marocains qui travaillent dans notre pays, avec ses frères algériens, dans la décennie noire de leurs pays et aujourd'hui avec l'ensemble des ressortissants du monde, fuyant la Libye, même si dans ce cas il s'agit d'une action humanitaire, un transit, en attendant que les ressortissants regagnent leurs pays respectifs.
La Jeanne
La Tunisie montre une nouvelle fois l'exemple et me rappelle par sa générosité une chanson de Brassens, Jeanne, avec son auberge ouverte aux gens sans feu ni lieu, la dernière où on peut entrer sans frapper, sans montrer patte blanche. On est n'importe qui, on vient n'importe quand, et comme par miracle, par enchantement, on fait partie de la famille. Dans son cœur, en se poussant un peu, reste encore une petite place. On y apprend également qu'elle est pauvre et sa table est souvent mal servie, mais le peu qu'on y trouve assouvit pour la vie, par la façon qu'elle le donne. Son pain ressemble à du gâteau, et son eau à du vin comme deux gouttes d'eau. La Jeanne n'a pas d'enfants, mais elle ne s'en soucie pas. A quoi bon être mère de trois poulpiquets, quand on est mère universelle, quand tous les enfants de la terre, de la mer et du ciel sont à elles, conclut Brassens.
Rattraper le temps perdu
Très belles paroles dont le monde entier devrait s'inspirer. Bien des erreurs, des erreurs d'appréciation, d'orientation ont été commises, par les Etats-Unis, l'Asie, l'Afrique, l'Europe, la France, dont la voix se fait de moins en moins entendre dans le concert des nations et de ce côté-ci de la Méditerranée. La France a abandonné son rayonnement en Tunisie depuis longtemps, avec son retrait progressif de l'éducation, de l'enseignement du français, des médias pour des raisons budgétaires étriquées initialement, puis pour des raisons de développement prioritaire à l'Est. Elle devrait, aujourd'hui, rattraper le temps perdu, mieux connaître le pays, ses aspirations pour construire avec cette Tunisie nouvelle un avenir meilleur. Le temps presse et la Tunisie n'attendra pas éternellement, elle regardera ailleurs et construira son avenir avec les bonnes volontés, présentes dans le monde entier. Un avenir politique, économique, social qui mettra du temps à se dessiner, il faut se l'avouer. Les victoires, aussi grandes soient-elles, ne sont jamais définitives et le peuple tunisien devrait s'armer de patience pour construire une démocratie et s'engager dans la voie du développement.


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