• Les services de la dette, une plaie qui handicape l'activité agricole dans le pays Jamais mieux qu'en cette période de l'année la campagne agricole n'a bénéficié de conditions climatiques aussi favorables que celles qui ont prévalu durant ces derniers temps. Mieux encore, les agriculteurs, au demeurant superstitieux, croient que le départ du président déchu y est pour beaucoup, d'autant plus que son arrivée au pouvoir a été accompagnée, lors de sa première année, d'une invasion de criquets pèlerins. Sur le terrain, la nature est réellement souveraine par-delà monts et vaux et ubacs et adrets, offrant un prodigieux couvert végétal qui augure d'une production fort prometteuse en matière de grandes cultures, céréales et fourrages en premier lieu. En fait, le cumul pluviométrique a été assez conséquent lors des six derniers mois avec plus de 620 mm à Sakiet Sidi Youssef contre une moyenne annuelle de l'ordre de 474 mm, alors que partout ailleurs la moyenne habituelle a été dépassée à divers niveaux de considération. Résultat : les emblavures sont dans un état manifestement impeccable qui porte à croire que la campagne a été sauvée, même si d'autres précipitations sont souhaitées au mois d'avril pour stimuler la qualité et favoriser une production qui s'annonce fort importante. Les quelque 250.000 ha emblavés cette année dans le gouvernorat du Kef nécessitent ces jours-ci un traitement contre les herbes nuisibles, notamment dans les grands foyers de production comme les plaines du Sers, Dahmani et du Kef, sans négliger la délégation de Nebeur où l'on table sur une production record, notamment s'il vient à pleuvoir en avril. Il ne faut pas perdre de vue non plus la hausse des superficies irriguées qui sont passées à près de huit mille ha contre sept mille l'année écoulée où la production a été négligeable. Il n'en demeure pas moins vrai que la hausse est aussi visible partout, notamment dans les domaines des fourrages et de l'élevage bovin laitier, suite à l'accord passé entre les coopératives mutuelles de service agricole et la Banque tunisienne de solidarité. En attendant, les professionnels réclament une suppression des services de la dette qui ont lourdement pénalisé l'activité agricole pendant les 20 dernières années et empêché l'essor de ce secteur clé pour l'économie nationale et l'élargissement des avantages accordés aux coopératives aux autres professionnels, une injustice à relever, de l'avis de tous les agriculteurs du pays.