Un oléiculteur de Tajerouine décroche une médaille d'or au Japon L'agriculture biologique a franchi un nouveau palier dans le gouvernorat du Kef où ce mode d'exploitation est en voie de se généraliser à tous les secteurs. C'est en tout cas le bilan déjà exhaustif que dégage le tableau phare des réalisations accomplies dans la région ces dernières années et qui lui ont permis de glaner une médaille d'or pour l'huile d'olive au Japon dont l'honneur a échu a un oléiculteur de Tajerouine, Khaled Jbabli, alors qu'un autre exploitant s'est investi corps et âme dans la culture de l'huile de ricin qui, de l'avis de M. Khaled Ben Arfa, technicien au commissariat régional au développement agricole au Kef, serait utilisée comme lubrifiant pour des moteurs d'avion, outre son usage dans le domaine des cosmétiques. Il est vendu au pays des Romains, l'Italie en l'occurrence. Un nouveau jalon vient d'être posé dans le domaine de l'élevage ovin avec un premier contingent de 340 têtes ovines constituant le premier maillon d'une chaîne de production appelée à se développer dans les années à venir. Salah Hamdani, ingénieur chargé de ce dossier au même Crda, a expliqué, lors de la journée de sensibilisation à l'agriculture biologique qui s'est tenue tout récemment à la réserve de Saddine, sur la route reliant Le Kef et Sakiet, que le potentiel dont dispose la région du Kef en matière de cultures biologiques est énorme et devrait faire le bonheur dans l'avenir et des exploitants et de la région. Outre les secteurs déjà cités, l'apiculture est à son tour en train de se développer à grands pas. Avec déjà plus de 360 ruches certifiées «bio» installées dans la délégation de Nebeur. Aujourd'hui, selon le même responsable, la région du Kef dispose de 17.400 ha de cultures biologiques répartis en plusieurs secteurs de l'agriculture régionale qui, depuis près de quatre ans, dispose d'une carte de conduite destinée à mettre en valeur les terres en fonction de la pluviométrie et de la nature des sols. D'ailleurs, l'exposition de produits biologiques dans l'enceinte du musée «écolo» de Saddine, un petit coin de paradis perdu dans les contrées montagneuses de la région où prolifère, entre ubacs et adrets, une végétation luxuriante, a séduit les participants à cette journée de sensibilisation. Dans la foulée, l'on a compris à quel point ces produits du terroir étaient savoureux, bons pour la santé, un peu chers cependant. Mais au regard de la qualité des produits à consommer, les prix passent au dernier plan. A l'avenir, le biologique, ou tout court le mode «bio», devrait s'imposer à plus d'un exploitant, y compris à ceux pratiquant le maraîchage et l'arboriculture. D'ailleurs, pour M. Béchir Mraïhi, chef d'arrondissement de la production végétale, certains secteurs sont pratiquement tous actifs en mode «bio», comme l'oléiculture qui est en train de gagner beaucoup de terrain dans la région du Kef. Pour cette année, la campagne est bonne et devrait dégager 16.500 tonnes d'huile d'olive pratiquement totalement biologique, car les cultivateurs n'utilisent nullement d'intrants pour faire croître les jeunes plants d'olivier : une grande satisfaction pour beaucoup de commerçants qui viennent rafler la production pour l'écouler ailleurs dans le pays.