Suite à votre déclaration à propos de votre passage à la tête du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine entre 2004 et 2008, je me permets d'apporter à l'opinion publique quelques précisions qui me paraissent importantes quant au bilan que vous revendiquez surtout à propos du volet relatif au secteur des musées, qui relève de ma responsabilité administrative. Auparavant, je dois vous remercier pour les pensées exprimées à l'égard des jeunes diplômés qui assurent “l'inventaire et la restauration” dont vous avez accepté le recrutement “provisoire” par la direction des musées contre l'avis de certains de vos proches collaborateurs. Pour l'histoire, nous retiendrons également, malgré vos éclats de colère, votre courtoisie et politesse raffinée. Son Excellence Monsieur le Directeur général de l'Alecso L'espace d'animation d'Art Ben Abdallah, de notre ami Nourreddine El Ouerghi n'aurait jamais vu le jour sans l'assentiment de la direction des musées et de la conservation du musée de Dar Ben Abdallah qui ont été les premiers à soutenir la demande de Noureddine El Ouerghi en cédant certains espaces du musée. Toutes les correspondances administratives sont à la disposition de l'opinion publique (lettres du 5 et 11 janvier 2005- 27 janvier 2005- la lettre du 3 février 2005 envoyée par le directeur général de l'INP confirmant l'accord final de l'Institution sur cette cession temporaire et ses conditions). Ainsi, ce souci d'animer cette partie de la Médina et de redonner vie au quartier de Tourbet El Bey- Dar Ben Abdallah a été d'abord le nôtre. D'ailleurs, tout un projet de circuit historique culturel et touristique intitulé “Rive Gauche” qui relie Sidi Kacem Jellezi à Dar Ben Abdallah-Dar Othman- Dar Ibn Khaldoun- Dar Hussein est toujours dans les tiroirs depuis 2005. Quant à la restauration du musée-palais, Dar Ben Abdallah ‘'Splendide'', comme vous le dites, l'opération de réhabilitation de cette institution a précédé votre arrivée au ministère et a commencé dès 2002 comme peuvent en témoigner, Dieu merci, tout le personnel encore en exercice et les documents administratifs. Cette institution prestigieuse était dans un état lamentable notamment à l'étage, véritable ‘'dépotoir ‘'. Vous avez été, à un certain moment le directeur du feu Centre des Arts et Traditions Populaires au sein de l'INAA. A l'exception d'une exposition sur certains métiers traditionnels dont vous avez acquis la collection, au bénéfice de l'institution, bien sûr, vous avez contribué à l'éclatement de cette structure par le départ de certains des chercheurs les plus anciens et les plus éminents vers d'autres services, et absolument rien réalisé pour le musée de Dar Ben Abdallah. La convention avec la région PACA n'est par ailleurs que le fruit des relations personnelles entre la conservatrice du Musée Guimet de Nice originaire de Zaghouan et qui a tout fait pour rendre service à son pays d'origine, et la conservatrice de Dar Ben Abdallah. Je vous rappelle que cette convention que vous citez a été rédigée par mes soins avec le représentant de PACA et la conservatrice de Dar Ben Abdallah, et ce, dans le cadre de la convention entre le gouvernorat de Tunis et la région ci-dessus nommée. J'en viens “A la rénovation des musées et le développement de la gestion du patrimoine culturel tunisien” dans le cadre du projet financé partiellement par la Banque Mondiale. J'aurais, sincèrement, souhaité que vous n'abordiez pas ce volet, du moins en employant d'autres termes. Tout le monde s'accorde à dire que votre seule décision positive dans ce projet fut relative à la construction en sous-sol, de la grande salle d'exposition du Musée archéologique de Sousse. Pour le reste, je vous rappelle les rapports portant les dates suivantes : 23/02/2005- 22-24/06/2005- 29/11/2006- 29/06/2007- 19/11/2007- 14/04/2008. Ces rapports présentant les recommandations de l'équipe de la Banque Mondiale chargée du suivi des projets concernent : l'identification des besoins des futurs musées, “en personnel et moyens techniques”, “gestion et organigrammes”, “ procédure d'autonomie”, “préparation du personnel”, “cadre législatif”. Quel a été votre apport sur ces problèmes vitaux pour l'ensemble de la muséologie tunisienne et pour les projets du Bardo, Sousse et Djerba ? Ces problèmes n'ont jamais été abordés et vous les avez sciemment ignorés vous et vos successeurs compromettant ainsi l'avenir de ce projet et celui des musées tunisiens. Permettez-moi de vous rappeler qu'à la date de 2008, j'ai remis au ministère un document portant une projection sur les besoins en personnel de tous les musées existants et pour les futurs projets par spécialisation, et j'attends encore la réponse, vous n'avez même pas daigné y jeter un coup d'œil, parce que c'était “un problème sérieux”. En bref. Se prévaloir d'un tel bilan pour les musées n'est pas digne d'une autorité scientifique dont tout le monde reconnaît la valeur. Avec mon cordial respect cher collègue. Au fait, vous avez oublié la réalisation des musées de Moknine, Utique et Kesra, mais ce n'est pas grave.