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Quelle stratégie industrielle ?
Point de vue
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 03 - 2011


Par Sonia EL KADHI (Universitaire)
S'il y a une leçon à tirer de notre révolution, c'est que notre schéma de développement a atteint ses limites et que nos politiques économiques sont à revoir. La révolution a mis en avant certains dysfonctionnements et doit surtout forcer les économistes et les décideurs politiques de repenser leur gestion macroéconomique. Au final, la révolution est à la fois une chance et un défi. Et pour ne pas décevoir, il va falloir tirer des leçons de nos succès comme de nos échecs afin de favoriser une nouvelle stratégie de développement plus équilibrée, favorable à la croissance du secteur privé, à la création d'emploi et à la réduction de la pauvreté. Alors qu'à travers le monde, les Etats bataillent pour maintenir ou retrouver la croissance dans les prochaines années, la politique industrielle va probablement retenir plus que jamais l'attention car l'économie de services a montré ses limites. Pour l'avenir de notre pays et dans un cadre approprié, il faut élaborer une stratégie industrielle forte.
On en reparle beaucoup en ces temps de réorganisation de l'économie mondiale. Certes, la politique industrielle n'est jamais tombée dans l'oubli, même dans les pays qui adhérent formellement aux principes de l'économie de marché. Mais nous allons devoir en parler davantage car l'intervention de l'Etat dans l'économie a gagné en légitimité dans notre monde post-révolution. De ce fait, l'heure est, pour les autorités tunisiennes, à l'analyse stratégique et au volontarisme. Elles doivent donner la priorité à des secteurs industriels spécifiques pour encourager la croissance et les aider avec des mesures budgétaires, financières et réglementaires. Dans ces conditions, que doivent faire nos dirigeants pour améliorer les performances des entreprises et de l'économie tunisienne, et s'attaquer enfin structurellement au chômage de masse ?
Ce défi est particulièrement difficile, car une vraie politique industrielle doit favoriser la conception de programmes sous la responsabilité de l'Etat dans lesquels secteurs publics et privés collaborent au développement de nouvelles industries. Ce n'est guère étonnant dans la mesure où le terme de politique industrielle fait référence à toute décision gouvernementale qui encourage la poursuite d'une activité industrielle ou l'investissement dans ce domaine. Développement économique et croissance durable sont donc le résultat d'une évolution industrielle et technologique constante — un processus qui nécessite la collaboration entre secteurs public et privé. Toutefois, cette collaboration ne devrait pas laisser les bureaucrates se substituer au marché pour définir les secteurs d'avenir. Il faut surtout éviter un retour de l'Etat par la fenêtre alors que les privatisations l'ont fait sortir par la porte. L'histoire nous a montré que l'interventionnisme administratif est souvent voué à l'échec et conduit, par ricochet, au gaspillage de l'argent des contribuables. Ma conviction est qu'il s'agit de définir les contours d'un volontarisme industriel totalement orienté vers la préparation de l'avenir et parfaitement compatible avec l'économie de marché. L'Etat doit jouer son rôle d'incitateur et de facilitateur. Il doit encourager davantage l'innovation et aider nos entreprises à devenir compétitives, voire leaders au niveau régional et global.
L'histoire montre que si dans presque tous les pays en développement, l'Etat a essayé de jouer un rôle de facilitateur à un moment donné, cela s'est souvent soldé par un échec. L'histoire économique de l'Amérique latine, de l'Afrique et de l'Asie est jalonnée par des investissements publics inefficaces et des interventions étatiques inopportunes qui ont produit nombre "d'éléphants blancs". Ces échecs fréquents sont dus essentiellement à l'incapacité des Etats à prendre des mesures adaptées aux ressources et au niveau de développement du pays. Leur choix s'est souvent révélé désastreux en raison de leur propension à soutenir des secteurs industriels qui ne sont pas en adéquation avec les ressources et le savoir-faire disponibles.
Les enseignements des expériences du développement sont clairs : le soutien de l'Etat à la modernisation et à la diversification industrielle doit reposer sur les ressources disponibles. Dans ces conditions, une fois levés les obstacles qui pèsent sur les nouvelles industries, les entreprises privées actives dans les secteurs correspondants deviennent rapidement concurrentielles, tant sur le plan intérieur qu'au niveau international. La question consiste alors à identifier ces industries et à adopter la politique voulue pour favoriser leur développement.
Savoir identifier les bons secteurs à encourager
Dans ce contexte, les responsables politiques doivent identifier les industries qui ont donné de bons résultats dans des pays qui disposent des ressources et d'un savoir-faire comparable au leur. Une politique industrielle judicieuse doit exploiter davantage les atouts dont dispose le pays concerné et se construire à partir des possibilités d'intégration de certaines de ses industries ou de ses entreprises dans les chaînes de valeurs internationales (par exemple en approfondissant les liens avec les réseaux de production internationaux et les marchés extérieurs), tout en évitant de surinvestir dans des secteurs à la traîne sur le plan mondial. Le bon sens économique fait que nous devons distinguer les secteurs qui offrent le plus de perspectives de développement et de rentabilité : des industries qui réussissent à l'exportation ne sont pas toujours celles qui ont le plus d'impact sur l'emploi et sur la valeur ajoutée. Il ne faut pas oublier les secteurs domestiques, y compris celui des services, qui représentent souvent plus de la moitié de la valeur ajoutée.
Savoir abandonner les secteurs qui ne marchent pas
Même les secteurs qui paraissent de toute évidence mériter un soutien — des secteurs gagnants à coup sûr— peuvent se révéler décevants dans le climat d'incertitude économique qui domine aujourd'hui. Un Etat doit savoir reconnaître ses erreurs et retirer s'il le faut son soutien avant qu'il ne soit trop difficile ou trop coûteux de faire machine arrière.
La stratégie d'investissement doit cibler tout aussi bien le développement purement intérieur que les investissements directs étrangers. Cela signifie qu'il faut nourrir la compétitivité sur le plan international en cherchant à accroître la productivité industrielle au niveau global, et pas seulement en aidant les acteurs nationaux. De la même manière, la politique technologique doit favoriser simultanément le développement des entreprises domestiques et les transferts de technologie. La stratégie de développement des entreprises doit aussi tendre à renforcer les liens avec les entreprises multinationales. Aujourd'hui, on peut atteindre des objectifs en matière de développement en stimulant la croissance industrielle sur un plan global, et non la seule croissance industrielle domestique.
Au final, l'incohérence dans la conduite des politiques industrielle, commerciale et politique de la concurrence conduit incontestablement à une grande inefficacité systémique. Une politique industrielle active et efficace nécessiterait le soutien d'une politique commerciale agressive défendant les intérêts des entreprises tunisiennes. Les régions auraient également besoin de rechercher les moyens de générer une croissance endogène fondée sur une dynamique entrepreneuriale et une capacité d'innovation.


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