Les pépinières d'entreprises, comme on l'a déjà souligné dans notre édition du mardi 16 mars 2010, sont des espaces incontournables pour l'enracinement de la culture entrepreneuriale, tellement les performances sont remarquables. Témoignages A 29 ans, Sabri Hammami se retrouve manager d'une société de recyclage de déchets en tous genres, à l'exception du métal. Si l'idée du projet en elle-même cheminait depuis longtemps dans son esprit, la concrétisation a été très rapide grâce à l'accompagnement de la pépinière de Kairouan. Un parcours qui a commencé en avril 2008 par la formation initiation à la création d'entreprises dans le cadre du programme Siace, qui s'est poursuivie par l'incubation du projet et achevée en avril 2009 par le démarrage de l'entreprise. Il faut reconnaître que depuis un âge précoce, Sabri ambitionnait de s'installer à son propre compte. «Depuis que j'étais tout petit, j'ai toujours voulu être mon propre chef, jouir d'une activité professionnelle et gagner mon argent de poche. A 17 ans déjà, je gagnais ma bourse d'étudiant avec la Jeunesse Sportive de Kairouan en tant que handballeur. Et en été, je préparais mes expéditions pour la Libye en faisant du commerce de prêt-à-porter. J'ai très souvent travaillé dans des usines et des hôtels parallèlement à mes études universitaires». En 2008, Sabri a obtenu la maîtrise en langue française. «C'était pour faire plaisir à mes parents qui me voyaient dans un poste d'enseignant. Et aussi pour avoir un diplôme universitaire qui me permette d'obtenir un crédit éventuellement au niveau de la banque». Le jeune homme a acquis son expérience dans des domaines à l'antipode de sa formation. D'abrod, auprès d'une société de trading installée elle-même dans la pépinière de Kairouan, où il s'est aiguisé à la navigation sur le Net pour la recherche de clients, et ensuite dans un cabinet de gestion et d'études logistiques où il s'est initié à un domaine qui lui était jusque-là inconnu : la gestion et le fonctionnement interne et administratif d'une boîte privée. Prospection Déjà étudiant, Sabri pensait à son propre projet. En 2e année, il a fait son premier contact avec la pépinière où il a pu effectuer plusieurs recherches sur le Net pour apprivoiser l'idée, connaître davantage le domaine et faire les prospections nécessaires. Notre jeune promoteur a trouvé toute l'aide nécessaire auprès de la pépinière et des responsables de l'API. En fait, il a été séduit par cette nouvelle idée au vu des encouragements substantiels accordés par l'Etat et particulièrement pour la protection de l'environnement : exonération à vie de l'impôt pour les sociétés totalement exportatrices, une subvention de 30% de l'investissement servie par le Fodep avec l'Anpe, l'octroi d'une aide financière en cas d'extension pour l'achat du terrain, et aussi des avantages moraux substantiels constitués dans l'aide, le soutien et la synergie au quotidien assurés par les cadres de la pépinière. «Au sein de la pépinière d'entreprises, j'ai eu l'opportunité d'être encadré par des coachs : des formateurs et des facilitateurs qui essayent d'éveiller chez tout promoteur l'idée de l'initiative et de la création d'entreprise, des experts comptables qui éclaircissent au promoteur ses droits, devoirs fiscaux et les subventions dont il pourrait bénéficier». Son projet a été financé par la BTS avec un investissement total de 50.000 D. Il aurait pu investir plus dans ce créneau porteur mais il a préféré commencer petit et particulièrement par le recyclage du plastique et du verre. Il a assuré ainsi sa première exportation de plastique avec une entreprise off shore. D'autre part, Sotuverre et Naassane, par le biais d'un léger dédouanement, sont devenus ses clients. Son premier client chinois l'a déniché sur le Net, une entreprise textile de Hong Kong qui transforme les fibres plastiques du PET en fibres textiles pour la fabrication de polyester. Des contacts sont en cours avec un nouveau client sur Singapour. Aujourd'hui, il est plutôt satisfait de son parcours mais il entend aller encore plus loin et ambitionne d'étendre son activité avec la création d'une chaîne de lavage. Cela est d'autant plus légitime qu'il est totalement confiant dans l'avenir et dans nos structures financières. (Source: l'Agence de promotion industrielle)