Les pépinières d'entreprises se placent de plus en plus comme l'espace idéal pour traduire les bonnes idées au concret et mieux diffuser ainsi la culture entrepreneuriale. En effet, selon les dernières statistiques, plus de 500 entreprises ont bénéficié de tels espaces. Aujourd'hui, il est donc important de conforter ces belles performances et d'élargir cette approche et de lui assurer efficacité et compétitivité. En recevant mardi dernier le Premier ministre, le Chef de l'Etat a d'ailleurs appelé à la nécessité d' accroître la capacité des pépinières d'entreprises à répondre au nombre croissant des porteurs d'idées de projets parmi les diplômés du supérieur, de favoriser leur contribution à l'élaboration de projets pouvant être soutenus financièrement, ainsi que de faciliter leur intégration dans les réseaux mondiaux spécialisés. Un tel intérêt montre toute l'importance des pépinières qui se positionnent de plus en plus comme un axe stratégique de la politique nationale de création d'entreprises et donc d'emplois. Témoignages de quelques expériences bien réussies. Avoir une bonne idée de projet : c'est l'essentiel Imen Horchani, une technicienne supérieure en télécommunications a osé se lancer dans l'aventure entrepreneuriale, dépassant tous les handicaps d'ordre personnel ou environnemental. En terminant ses études au Centre sectoriel de formation en télécommunications d'El Khadra, et comme la majorité des jeunes Tunisiens, Imen a cherché d'abord à trouver un poste de travail stable, avec un salaire fixe et rassurant. Mais après 3 ans d'attente, elle a réalisé qu'il fallait réagir autrement, en créant son propre projet. En septembre 2007, Imen a suivi un séminaire CEFE (création d'entreprises, formation des entrepreneurs), ambitionnant au départ la création d'un publinet. Au cours de ce CEFE, elle a changé d'idée de projet, s'orientant vers la création d'une unité de recyclage de cartouches d'imprimantes, et ce, en s'inspirant d'un autre promoteur travaillant sur le recyclage du plastique. Suite à ce séminaire, elle s'est dirigée vers la pépinière d'entreprises de Tozeur. Au sein de cette structure, Imen a trouvé une aide très précieuse, dépassant toutes ses attentes. En avril 2009, cette jeune promotrice a présenté son projet au cours d'une journée de "Mercredi de la création d'entreprises" et au mois de juin "Giga Stor" a été déjà constituée, avec un investissement de 12.000 DT de fonds propres. "Tout démarrage est difficile" , déclare Imen, qui a entamé son activité en janvier 2010, ajoutant que "l'essentiel c'est d'avoir une bonne idée de projet, d'y croire et de persévérer". "Entreprendre est un défi" De l'univers de l'enseignement supérieur, Mohamed Jamil Lounifi, s'est envolé vers l'univers de l'entrepreneuriat. Titulaire d'un DEA en marketing, issu d'une famille de commerçants et fils d'un industriel, Mohamed a choisi de se lancer dans l'aventure de l'entrepreneuriat au lieu du chômage, après une première expérience professionnelle en tant qu'enseignant universitaire. Certes, le travail libéral pour lui est un défi, mais demeure l'embauche le plus rentable et qui répond le mieux à ses ambitions dans la vie. Son expérience professionnelle lui a permis d'avoir une idée claire sur les pépinières d'entreprises et les services qu'elles offrent aux jeunes entrepreneurs, c'est pourquoi il s'est orienté dès le début vers la pépinière d'entreprises de Zaghouan. Muni d'un large réseau de contacts et d'un bon sens de communication, Mohamed a pu dépasser un obstacle majeur : avoir l'accord pour un crédit, de 162.500 DT, d'une banque commerciale en l'absence de garantie matérielle. La Bfpme a été également convaincue de la rentabilité de son projet et lui a accordé un crédit de 112.500 DT. Ayant bénéficié de l'apport d'un associé, ce jeune promoteur a pu lancer son projet : une unité de fabrication d'emballage en plastique, avec un investissement de 430.000 DT. "Tunisie Plastique Emballage Technologie" est entrée en production en mars 2009 dans la zone industrielle d'El Fahs, générant la création de 20 postes d'emploi. S'adressant aux porteurs d'idées de projets hésitant encore à se lancer en affaires, Mohamed a noté que leur appréhension est justifiée, mais "celui qui ne risque rien n'a rien". Il ne s'agit pas, évidemment, d'une décision à prendre à la légère, c'est un travail de longue haleine.