La maison de la culture Ali Ben Ayed à Hammam-Lif a abrité, vendredi dernier, une rencontre culturelle (artistique et poétique) intitulée «Inspiration de la révolution». La rencontre a été animée par le trio Sghaïer Ouled Ahmed, poète, Chedly Belkhamsa, dessinateur-caricaturiste et le musicien Samih Mahjoubi. En présence d'un public nombreux, l'événement a démarré par le vernissage de l'exposition de 40 tableaux de caricatures signées Belkhamsa. Ces dessins, forts, poignants et inspirés par la révolution qu'a connue la Tunisie récemment, portent sur l'ancien régime, ses symboles et ses figures emblématiques, tournés en dérision. L'artiste, à travers ses caricatures, a également mis l'accent sur l'aspiration du peuple et de la jeunesse à la justice et à la liberté. L'exposition reflète le vécu des Tunisiens dans des moments cruciaux de la révolution, sur un ton critique, parodique et satirique. Porteurs d'une mission pour l'humanité La deuxième partie de la rencontre a été consacrée au célèbre poète Ouled Ahmed. L' artiste et l'homme ont été présentés par Ibtissem Ouesleti. En traçant son parcours poétique, elle lui a rendu hommage, donné un aperçu général de son itinéraire à travers quelques passages tirés de ses poèmes, cernant ainsi sa vision artistique. Une vision qui appelle à la libération du carcan de la langue figée, des idées, des expressions-clichés et de la pensée unique. Tel est le rôle du poète, du créateur et de l'artiste. Un style poétique libre en fond et en forme Accompagné d'une musique de Samih Mahjoubi, qui a coloré l'ambiance d'une note nostalgique, le poète a entamé son intervention par la déclamation de deux textes. Le premier en prose et le deuxième en vers, intitulés respectivement «Hadiat Aïd El Miled» (Cadeau d'anniversaire) qui date du 13 janvier dernier, et «Hadha Ana» (C'est moi). Ancrés dans la réalité et inspirés du vécu commun, ces deux textes dégagent une forte rébellion contre la situation qui prévalait, il y a quelques mois, et lancent un appel fervent à la liberté. Nourri de sa propre expérience, mais aussi de l'expérience collective, Ouled Ahmed a pour principale thématique la description et la critique du régime corrompu et de certains autres aspects qui touchent la vie sociale et culturelle en Tunisie. Par ces deux textes, le poète a démontré que coller au vécu peut se "dire" dans une verve et une sensibilité poétiques conduisant à la rêverie. En tout cas, Sghaïer Ouled Ahmed nous a offert un vrai moment de plaisir. Il a, par ailleurs, profité de l'occasion pour annoncer l'imminente parution d'un recueil, dont le même «Hadha Ana», en fera partie. Un débat portant essentiellement sur l'avenir de la révolution, le rôle et la mission du poète, de l'écrivain, ainsi que de l'artiste,en général, a clos la rencontre.