Par Slim BELHASSEN Il semble que nous soyons à la veille de nouveaux sit-in, c'est à dire à la veille de profonds désordres, qui ne devraient laisser aucun Tunisien indifférent. Pour certains citoyens, c'est la nomination d'un nouveau ministre de l'Intérieur sans consultation préalable qui en serait la cause. Pour d'autres, la restauration de l'ordre leur rappelle la police politique de l'ancien régime, qui embastillait ceux dont les opinions politiques s'écartaient de la ligne officielle. Il ne faut cependant pas faire d'amalgame entre la police politique qui vient d'être supprimée et les forces de l'ordre public. Pourtant, que faut-il faire quand des casseurs saccagent des commerces ? Quand des voyous s'attaquent à des êtres sans défense ? Quand des femmes sont menacées de viol ? Comment devraient réagir les forces de l'ordre en pareils cas ? Devraient-elles laisser faire pour ne pas être confondues avec la police politique ? Quelles démarches préconiser pour restituer l'ordre et la sécurité dans notre pays ? Un pays sans sécurité pour le citoyen s'apparente à un Etat faible où tous les abus deviennent possibles. La Tunisie ne doit pas devenir un tel pays. Il est indispensable d'avoir un Etat juste, honnête et fort. Quelles sont les forces occultes qui incitent au désordre et aux sit-in dont les effets ne pourront aboutir qu'à la catastrophe nationale ? A qui profite le désordre ? A certains anciens nostalgiques du RCD ? A d'autres partis politiques ? A d'anciens responsables ayant besoin de faire sombrer la révolution pour se dédouaner et échapper à la justice ? A des responsables syndicalistes ? L'économie essoufflée va bientôt expirer et rendre l'âme. Il deviendra impossible de secourir les couches les plus déshéritées qui seront les premières à faire les frais de tous ces agissements irresponsables. Nos frontières orientales sont au bord de l'implosion en rapport avec les événements en Libye. N'est-il pas plus clairvoyant d'apaiser le climat pour permettre à notre armée d'assurer au mieux la sécurité du pays ? N'oublions pas ceux qui ont payé de leur vie pour déclencher la révolution. En souvenir de leur mémoire, unissons-nous pour que leur sacrifice ne soit pas vain. Toutes les classes laborieuses, surtout les moins privilégiées, ont besoin de stabilité et de sérénité et non de désordre et d'anarchie qui génèrent chômage et misère. Réfléchissons à tous ces problèmes. Imaginons quel sera l'avenir de notre jeunesse et le devenir institutionnel de notre pays. Les enjeux sont trop importants. Il est du devoir de chacun d'entre nous d'aider à asseoir l'ordre et la sécurité. Que les journalistes prennent conscience de la responsabilité qui leur échoit pour éveiller les consciences afin de réussir cette période transitoire, si importante pour l'avenir de notre patrie. Vive la démocratie et la sécurité. L'anarchie est le terreau des dictatures et de tous les extrémismes.