Un éco-parc d'aventure pour les grands et les tout petits C'est la belle saison, sans nul doute. Et cette année, la saison est plus belle que jamais. Plus belle et plus dure aussi, rapport à la conjoncture qui se caractérise par l'état de transition qui va nous conduire sur les terres prometteuses d'un véritable état de droit, régime qui, enfin, va nous permettre d'être pleinement nous-mêmes. Conjoncture difficile, donc, qui requiert de chacun d'entre nous de se sentir concerné par la situation qui prévaut dans le pays dans tous les domaines, et lui dicte le devoir d'engagement à relever tous les défis. Il en est un, de ces domaines, qui est particulièrement sinistré et dont les retombées négatives se font sentir dans de nombreux milieux et chez de larges franges de la population : le tourisme. La reprise sur les marchés étrangers tarde à venir et le tourisme maghrébin qui, ces dernières années, palliait dans une large mesure les défaillances de notre clientèle européenne, est lui-même touché de plein fouet par les dramatiques événements de Libye. Il est de tradition de faire les yeux doux au tourisme intérieur les années de vaches maigres. Nous dénoncions alors systématiquement une démarche qui traite le national comme un pis-aller lors même qu'il devrait être à la base de toute architecture touristique viable et de qualité. Et c'est bien ainsi que le secteur s'est développé dans les grandes destinations touristiques. Aujourd'hui, sans hypocrisie aucune ni le moindre opportunisme, nous disons au Tunisiens : Sortez! Allez visiter votre pays. C'est un devoir de solidarité mais aussi le point d'un nouveau départ dans vos relations avec l'industrie touristique sur laquelle vous allez avoir les droits que vous confère la démocratie. Longtemps conçu exclusivement à l'intention de la clientèle étrangère, le produit touristique tunisien était mal adapté à la demande intérieure. Résultat : lorsqu'un client (tunisien ou résident étranger) a fréquenté un endroit, il lui était difficile d'y revenir, faute de diversification de l'offre. Par temps de canicule, les plages, certes, attirent toujours la clientèle. Mais l'été ne dure qu'un temps. Et nous n'y sommes pas encore. Depuis une vingtaine d'années, Abderrazak Cheraït — ces jours-ci injustement contesté et poursuivi par la vague revendicatrice qui ne tient aucun compte de la conjoncture — a fait de Tozeur la première destination-phare pour le tourisme intérieur. Et cela, grâce à ses propres projets (musée, parcs à thèmes) mais aussi à tout ce qui a été réalisé par d'autres promoteurs, en ville comme au sein de l'oasis. Car l'oasis est aujourd'hui devenue le cadre de nombre d'activités qui font de la capitale du Jérid un endroit où non seulement il faut avoir été, mais aussi une destination à laquelle il faut revenir parce qu'à chaque fois on est assuré d'y trouver du nouveau. Les projets ont éclos comme des champignons au pied des palmiers de cette immense oasis. La plupart, sous forme de "douars", sont destinés à la restauration et à l'animation folklorique. D'autres développent des thèmes culturels ou écologiques. Il en est un qui, lui, a privilégié l'exercice physique à l'intention des adultes aussi bien que des enfants. Il s'agit du "Sahara Lounge", pour ne pas le citer. Cette réalisation se veut naturelle et écologique et se définit comme un éco-parc d'aventure. Sur une superficie de 2 hectares, le promoteur a aménagé un ensemble de parcours intégrés dans les palmiers-dattiers qui servent de pylônes pour de véritables toboggans sur câbles métalliques, ce qui permet de zigzaguer littéralement parmi les cimes des palmiers, de trois à sept mètres au-dessus du sol. Et cela se fait avec des poulies (c'est la "tyrolienne") ou sur...skate-bords ! Sensations fortes Mais il y a aussi les "passerelles", des filets suspendus que l'on traverse en courant, les "ponts tibétains", des lattes suspendues elles aussi que l'on emprunte pour aller d'un palmier à un autre et, enfin un mur d'escalade haut de sept mètres que l'on monte en grimpant à l'aide de saillies de formes différentes qui correspondent à divers degrés de difficulté. Bien entendu, tous ces exercices sont entourés d'un grand luxe de précautions : encadrement assuré par des moniteurs pour l'initiation et matériel homologué. Les tout petits ont également droit aux frissons que procurent ces exercices. Ils les ressentent sur des parcours aménagés à leur intention, encadrés par des monitrices qualifiées. Voilà donc une raison supplémentaire pour prendre des vacances à Tozeur, même si vous connaissez déjà.