Exclusion • Le Mouvement de l'unité populaire (MUP) s'est dit "étonné" de "son exclusion" du conseil de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, en dépit de son appel, depuis la Révolution du 14 janvier, en faveur de la création d'un Conseil national pour la protection de la révolution. Dans une déclaration qu'il a publiée, dimanche, le MUP souligne que la loi relative à l'élection de l'Assemblée constituante doit exclure toutes les dispositions à même de consacrer les calculs politiques étriqués et à ouvrir le champ de participation à toutes les compétences, loin de toute manipulation politique visant à violer le principe d'éligibilité. Le mouvement souligne la nécessité de renoncer à l'esprit de vengeance et d'opter pour une réconciliation nationale entre toutes les parties qui rompt avec l'exclusion politique et laisse la justice trancher. En prévision du 24 juillet • Une pléiade de juristes s'est réunie, dimanche, à Sfax, pour analyser et définir le contexte politique et juridique qui évolue en Tunisie en prévision de l'élection, le 24 juillet, de l'Assemblée nationale constituante. Lors de cette rencontre organisée par le Parti démocrate progressiste (PDP), Mme Sana Gabsi a présenté une perception sur l'exercice du pouvoir exécutif après le 24 juillet, mis l'accent, à ce propos, sur la nécessité de rompre avec le pouvoir exécutif énoncé dans la Constitution de juin 1959 pour éviter les erreurs du passé. Il s'agit, également, a-t-il souligné, de séparer entre les pouvoirs et de mettre en place des mécanismes constitutionnels pour contrôler les pratiques de chaque pouvoir et d'assurer la redistribution des responsables entre eux. Mme Nesrine Karray a passé en revue les régimes politiques qui pourront être adoptés après le 24 juillet prochain, précisant que les régimes politique et parlementaire reposent sur le principe de la séparation entre les trois pouvoirs, ajoutant que la consécration de ce principe et la coopération positive entre les pouvoirs sont de nature à favoriser la mise en place d'un régime démocratique qui met fin à toute forme de dictature. Quant à M. Hatem Fersi, il a procédé à une analyse de la loi relative à l'élection de l'Assemblée nationale constituante, soulevant, à ce propos, trois points essentiels‑: les conditions à remplir pour être électeur, les conditions de candidature à la Constituante et le mode de scrutin. Les participants à cette rencontre se sont déclarés préoccupés face à l'importance accordée au principe de l'alternance et de la parité entre la femme et l'homme lors des élections de la Constituante, s'interrogeant sur les motifs de l'exclusion des responsables ayant assumé des fonctions au sein du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) dissous de la participation aux prochaines élections. Islam et tourisme • "Ni l'Islam, ni la révolution ne représentent une menace pour le tourisme", a affirmé le leader du parti Ennahdha Rached Ghannouchi. S'exprimant lors d'une réunion organisée, dimanche, à Hammamet, Rached Ghannouchi a précisé que les richesses naturelles et les sites archéologiques dont dispose la Tunisie ne peuvent que confirmer que "notre pays possède un potentiel touristique important qui pourra être exploité à bon escient pour promouvoir le secteur". A cet égard, il a mis l'accent sur la nécessité de mettre en place une stratégie visant à diversifier le produit touristique, à investir dans le tourisme culturel, environnemental, religieux et des congrès et à attirer une nouvelle catégorie de touristes dotée d'un pouvoir d'achat élevé dont les Japonais, les Coréens et les Américains. En réponse aux idées qui circulent stipulant que le Mouvement Ennahdha représente une "menace pour le tourisme", M. Ghannouchi a assuré que ces projections ne sont qu'une tentative pour faire peur aux gens, ajoutant que le tourisme tunisien qui s'est limité, pendant des années, à sa vocation balnéaire peut se développer davantage, à travers la diversification du produit touristique et la dynamisation du tourisme intérieur. "Les Tunisiens, a-t-il affirmé, doivent saisir cette opportunité historique" en faisant de "la révolution une richesse", soulignant que cet événement a fait tourner tous les regards vers la Tunisie et a contribué à promouvoir son image, ce qui ne manquera pas d'inciter plusieurs touristes à visiter et à découvrir ce pays. Evoquant la question de la femme, M. Ghannouchi a fait remarquer que son parti figure parmi les premiers mouvements politiques appelant à instituer le principe de parité lors de l'élection de l'Assemblée nationale constituante, mettant l'accent sur l'engagement du mouvement à "renforcer les droits de la femme et de l'homme sur un pied d'égalité, notamment au niveau des salaires et de l'accession aux postes de responsabilité". La dignité avant tout • "Quelle Constitution pour la nouvelle République‑?" est le thème d'une conférence organisée, dimanche, à Tunis, à l'initiative de l'organe du mouvement Ettajdid, "Ettarik El Jedid" avec le concours de l'Observatoire de la transition démocratique en Tunisie,l'Association de la gauche euro-méditerranéenne (Italie) et la fondation allemande Hanns-Seidel. La rencontre, qui a mobilisé un aréopage d'universitaires tunisiens et étrangers et d'hommes politiques, a permis de passer en revue certaines expériences d'élaboration de constitutions qui s'intéressent à toutes les catégories sociales sans exclusion. Dans sa communication "La transition démocratique et constitutionnelle en Italie après le fascisme", le professeur Stefano Rodota de l'université La Sapienza de Rome a mis l'accent sur le principe de la séparation des pouvoirs et la garantie des droits sociaux afin de préserver la dignité du citoyen. De son côté, M. Daniel Lindenberg, maître de conférences français dans plusieurs universités européennes et américaines, a loué le courage dont a fait preuve le peuple tunisien qui, a-t-il dit, "est parvenu à changer le monde arabe par sa révolution". Il a présenté des expériences françaises et américaines dans l'élaboration de constitutions respectant les libertés individuelles et publiques. Dans une intervention intitulée "Quelle Constitution pour la nouvelle République‑?", M. Samir Taïeb, professeur de droit et membre de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, s'est déclaré "optimiste" quant aux résultats obtenus par cette structure, résultats susceptibles "d'en finir avec la dictature du passé", a-t-il indiqué. La nouvelle Constitution, a souligné M. Taïeb, doit refléter, dans la forme et le fond, le pluralisme politique et intellectuel du pays et garantir à tous l'égalité des droits.