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Jamais la parité n'a eu un goût aussi amer
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 04 - 2011


Par Maya KSOURI *
Regardant un débat politique à la télé nationale le soir du vote par l'Instance supérieure de la protection de la révolution du décret-loi organisant les élections de la Constituante, j'assistais ébahie à une envolée lyrique de la part d'une dame membre de ladite instance. Elle nous parlait de «grand jour» de «jour à marquer d'une pierre blanche», de jour historique, de «l'exemple tunisien qui montre le chemin au monde», tout cela sans nous dire le motif de son enthousiasme, au point que l'animateur, habitué pourtant aux laïus insipides, lui demanda l'objet de cette fierté pour lui permettre d'annoncer solennellement que la parité a enfin été adoptée.
Il en fut presque de même lors d'un débat sur une autre chaîne où Bochra Belhaj Hmida encensait, émerveillée, le sourire extatique, le projet de décret adopté pour le «symbole fort de la parité» et cela contre vents et marées, même les arguments juridiques des autres présents sur le plateau démontrant les limites de cette annonce ne l'empêchaient pas de scander sa satisfaction démesurée et son enorgueillissement.
Sur les réseaux sociaux, même tonalité euphorique
Cette euphorie affichée, ces auto-satisfaction et auto-encensement, le lyrisme grandiloquent y présidant me renvoyèrent à la logorrhée qui saluait les «mesures présidentielles» en faveur des femmes, par exemple, pour rester dans le même créneau, mais ce n'est pas uniquement la forme du contentement qui me mena à ce parallèle mais aussi la supercherie sur laquelle il s'appuie
Ecartant le scrutin uninominal pour celui des listes principalement sur l'argument de la présence des femmes dans les élections de la constituante qui serait mise à mal par le premier mode , la haute instance retint un package : le scrutin de liste assorti de l'obligation de la parité et de l'alternance
Démontrer techniquement la supercherie est chose aisée et cela a été fait par d'éminents juristes dont le professeur Sadok Belaïd. En effet, pour que réellement la parité tant brandie comme un trophée et un acquis de ce mode, puisse être effective, il faut que les femmes soient têtes de listes, ce qui est fort hypothétique au sein de partis où la présence féminine dans les instances dirigeantes et même dans la base est insignifiante ou marginalisée.
Parité, verre d'hydromel
Que cache cet engouement subit et effréné pour la parité de la part de partis et d'associations qui pour la plupart ont toujours marginalisé la femme ? L'hypothèse de la capitulation au politiquement correct et bien pensant ne suffit pas à elle seule à l'expliquer.
La vérité est que la parité n'a été que le verre d'hydromel qui devait faire passer la pilule amère du scrutin de liste.
Faut-il rappeler que les partis ont échoué à fédérer pendant les années de plomb pour conduire un large mouvement populaire de contestation démocratique.
Les partis de l'opposition ont été absents en tant que structures de la révolution tunisienne qui a été menée par des francs tireurs, des indépendants essentiellement constitués de jeunes venant des régions de l'intérieur des pays pour que viennent s'y joindre par la suite la population citadine de jeunes défavorisés et d'intellectuels. Pendant la révolution, les partis de l'opposition ont observé une attitude allant du silence absolu à l'attentisme compromissoire.
Calcul électoraliste
Le positionnement électoraliste coupé de la société et de l'esprit de la révolution qui meut ces partis sera plus clair que jamais lorsque les présidents de ces partis démissionnent du gouvernement Caïd Essebsi quand fut édictée la règle d'inéligibilité aux présidentielles des personnes siégeant au gouvernement.
Conscients de leurs défections successives et de l'aura dont jouissent les personnes indépendantes, leur souci fut de créer un système qui défavorise justement ces indépendants pour rafler la mise alors qu'ils n'ont pas misé.
Les associations siégeant dans l'Instance ne furent pas en reste et dès le premier jour, elles témoignèrent d'une préférence pour le scrutin de liste, cela n'est que fort compréhensible car en examinant la liste des représentants des associations, on se rend à une évidence : que ceux-là ne sont en réalité que des représentants ou des sympathisants notoires de partis politiques.
Mais alors comment imposer le scrutin de liste sans éveiller le tollé des indépendants et de l'opinion publique ? Le parti Ennahdha dans son habileté légendaire s'empara d'une doléance timide de certaines militantes féministes : la parité, et en fit son cheval de bataille.
Guet-apens
Ennahdha, seul parti pouvant compter sur un contingent important de militantes, poussa la logique paritaire à son bout en tendant un guet-apens difficilement déjouable : l'invalidation sera le châtiment de la non-conformité à l'obligation de la conformité. Le PDP et Ettajdid, considérant que le jeu allait quand même trop loin et se sachant incapable de fournir une présence féminine aussi importante, essayèrent de battre en retraite mais trop tard ! Ainsi, paradoxalement, ces partis porteurs d'un projet progressiste se sont créé eux mêmes des fardeaux difficilement surmontables au profit d'un parti réactionnaire via le principe progressiste de la parité.
Maître Belhadj Hmida « défenseuse » du scrutin de liste sur l'argument paritaire a dit sur un plateau télé que «l'essentiel est dans le symbole de la reconnaissance du principe, et que la pratique dont elle reconnaît les limites sera un examen pour les partis», mais s'ils échouent?
A-t-on droit à l'échec ? Quel repêchage sera possible en ne mettant pas à mal cette démocratie encore flageolante ? Peut-on courir le risque de sacrifier un projet de société démocratique sur l'autel d'une parité qui de plus est, est fallacieuse ? N'aurait il pas mieux valu adopter un scrutin uninominal à deux tours dont le mérite reconnu est de limiter l'impact des extrémismes en reportant au second tour les voix progressistes disséminées au premier tour pour contrer une montée inquiétante des candidats extrémistes conforme à la conjoncture politique caractérisée par une montée patente de l'agressivité et des intimidations des courants islamistes ? Les partis soucieux d'être représentés malgré tout n'auraient-ils pas dû, dans un sursaut de civisme, d'honnêteté et de citoyenneté pencher au moins pour un système mixte, uninominal avec une liste nationale pour les partis ?
Que des néophytes et des profanes succombent à la supercherie, ceci est fort regrettable mais somme toute compréhensible mais que des militantes aguerries des droits de la femme et juristes de surcroît succombent aussi légèrement et toutes primesautières aux alouettes paritaristes, cela me révulse et me laisse toute dubitative quant à l'avenir !


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