Chasser les fantômes de Cotonou : voilà ce à quoi va s'essayer l'Espérance Sportive de Tunis, qui a placé, à nouveau, sa saison sous le signe de la Ligue africaine des champions Atteindre la phase de poules semble être vital pour le club de Hamdi Meddeb, lequel ne peut absolument pas se permettre le luxe—sinon le gâchis — d'une élimination aux portes du stade des groupes. Aucun alibi ne peut justifier un tel échec, pas même le manque de compétition, après une aussi longue trêve du foot en Tunisie. Pas même le huis clos, décrété par la CAF suite aux tristement célèbres incidents de la finale 2010 contre les Congolais de Mazembe. D'ailleurs, sur sa courbe actuelle, c'est-à-dire après la rassurante sortie d'il y a une semaine contre le CABizertin, le club «sang et or» paraît avoir enterré les doutes de Cotonou et repris du poil de la bête. Mais on sait qu'à chaque nouvelle sortie, l'entraîneur-manager général Nabil Maâloul négocie une nouvelle épreuve. L'opposition n'a pas abdiqué, et le bonhomme se sait attendu au tournant. Mouelhi : le bon choix ? Maintenant, c'est un nouveau palier auquel seront confrontés les copains de Youssef Msakni : Jaraaf, qui a sorti au tour précédent les Maliens de Djoliba, n'a rien à voir avec les inconsistants Béninois de l'ASPAC. Le champion du Sénégal surfe, aujourd'hui, sur la vague d'un enthousiasme qui porte très haut les Lions de la Teranga, leaders de leur poule qualificative pour la CAN, au nez et à la barbe du redoutable Cameroun. Il faudra bien entendu disposer de ses meilleurs atouts pour prendre une sérieuse option dès la première manche. Hormis Mejdi Traoui, suspendu, et Yahia Banana, engagé avec la sélection junior du Cameroun à la CAN de la catégorie, tout le reste de l'effectif est bon pour le service. Pourtant, Maâloul regrette l'indisponibilité de Samah Derbali, lequel ne figure pas sur la liste africaine. Un joueur de couloir en lequel le coach «sang et or» semble croire énormément. Le Ghanéen Harrisson Afful, annoncé incertain, serait relevé par un Khaled Moulehi peut-être guère adapté à ce poste, puisqu'il reste un demi défensif et qui, de surcroît, ne brille pas par sa pointe de vitesse. En plus du fait qu'il n'a pas beaucoup joué cette saison (un milieu reconverti en défenseur droit, les souvenirs de Honovre resurgissent-ils chez Maâloul, passé à la fin des années 80 par le foot allemand ?). Le poids et l'efficacité de Dramane Traoré associé au jeune Driss Mhirsi : ces atouts peuvent faire très mal ce soir aux Sénégalais dont on connaît la qualité très moyenne du cru local par rapport à l'énorme plus-value que savent apporter les «pros» d'Europe. Un petit bémol, malgré tout, les tifosis «sang et or» vont beaucoup manquer à leurs favoris quand on pense qu'ils ont de tout temps constitué le douzième homme capable de pousser les siens vers les plus belles conquêtes.