• Les femmes du Kef s'engagent à défendre les libertés individuelles et appellent les femmes tunisiennes à voter en faveur d'un projet sociétal qui nourrit les sources de l'enthousiasme et barre la route à l'immobilisme et à l'intolérance Enseignantes, juristes et intellectuelles de divers horizons ont appelé, hier, au Kef, lors d'un colloque sur le thème «La femme tunisienne et le droit électoral», à une participation massive des femmes au scrutin du 24 juillet prochain et à l'édification d'un projet sociétal qui nourrit les sources de l'enthousiasme et barre la route à toutes les formes d'obscurantisme et de dictature, se disant convaincues que le combat en faveur de la liberté demeure le seul garant de l'épanouissement de la création et de la participation citoyenne à ce projet et que la Tunisie doit, aujourd'hui, aux intellectuels et de surcroît aux femmes, l'essor qu'elle vit aujourd'hui. Réunies dans le cadre d'une rencontre féminine initiée par l'Association de la femme et de la citoyenneté du Kef avec le concours précieux de l'Association Cyrtha pour le développement, les femmes intellectuelles du Kef ont fait montre de leur détermination à prendre part à ce nouveau rendez-vous électoral qui, au demeurant, consacre un tournant dans la vie publique et politique en Tunisie, en ce que le climat de liberté instauré dans le pays depuis la Révolution du 14 janvier dernier a fortement contribué à libérer l'homme tunisien et sa pensée des années noires qui avaient hypothéqué la création culturelle et artistique dans le pays que l'on cherche, désormais, à préserver contre toutes les tentatives pernicieuses des obscurantistes et des extrémistes de tous bords. Le débat a été franc et a traité de tous les éléments inhérents au processus électoral, à ses modes de fonctionnement et aux défis auxquels est particulièrement confrontée la femme à l'intérieur du pays et dont les réflexes n'ont toujours pas totalement changé. Partant des inquiétudes et des menaces que certaines parties brandissent pour ériger une société rétrograde où la femme ne représenterait qu'un simple objet de décor, les femmes citoyennes du Kef ont donc choisi la voie de la sensibilisation pour inciter les femmes de la région à défendre le droit à la différence et leur liberté de pensée et d'action, et ce, de manière que tous les Tunisiens se sentent à l'abri de toute contrainte et de toute tutelle, fermement convaincues que seule la liberté est dispensatrice de bienfait, appelant encore à faire en sorte que l'esprit de l'homme tunisien, dans l'acception large du terme, se libère de toute contrainte, de quelque nature que soit. Au-delà des points inscrits à l'ordre du jour du colloque et qui ont permis de donner un certain éclairage sur les modalités de vote, la nature du scrutin et la parité entre les hommes et les femmes dans cette Constituante, le débat a également montré la volonté et la détermination des femmes tunisiennes qui se sont donné tous les moyens de défendre leur liberté, de s'opposer à toutes les velléités obscurantistes et de participer activement à l'édifice républicain, d'autant plus que la femme tunisienne n'a pas encore relevé tous les défis auxquels elle fait toujours face, à cause de la persistance d'une mentalité qui lui est hostile à bien des égards. Les invités du colloque, juristes de renommée, démocrates et membres actifs de la société civile, ont salué l'initiative des femmes keffoises et leur courage de vouloir défendre leurs acquis, loin de toute forme de démagogie. L'association keffoise, qui est à sa première initiative, ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître. Honni soit qui mal y pense !