• L'ANF attribue des fréquences aux opérateurs de téléphonie mobile qui versent une redevance annuelle Les stations d'antennes-relais inspirent la crainte à beaucoup d'habitants au vu des risques qu'elles pourraient représenter pour la santé. Mais sans elles il n'y aurait pas de communication. Ces antennes que l'on voit installées sur des édifices publics en haut de maisons ou d'immeubles ou de pylônes sont des émetteurs récepteurs qui servent à acheminer les appels du réseau auquel elles sont connectées vers les téléphones mobiles utilisés dans leur zone de couverture. Pour étendre la couverture de leur réseau, améliorer la qualité de leurs services dans des zones saturées ou proposer de nouveaux services multimédias (3e génération, 4e génération), les opérateurs de téléphonie mobile doivent implanter de nouvelles stations afin d'obtenir une bonne qualité des communications téléphoniques, ce qui augmente, par ailleurs, le risque d'exposition aux ondes électromagnétiques. En France et dans beaucoup d'autres pays européens, une réglementation fixe les seuils d'exposition au-delà desquels les opérateurs sont passibles de se faire automatiquement démanteler leurs antennes-relais par la municipalité. Conscient des risques en Tunisie, — la question a été évoquée à la Chambre des députés, lors de l'adoption du budget pour l'année 2011 —, le ministère des Technologies de la communication se veut rassurant, affirmant avoir effectué les études nécessaires pour déterminer le niveau d'exposition aux champs électriques dans les agglomérations urbaines. Celles-ci ont montré que le niveau d'exposition des habitants de voisinage ne dépasse pas 2 volts par mètre, soit une mesure qui reste, pour l'heure, nettement inférieure à la moyenne adoptée à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui est de 41 volts par mètre. Avec l'introduction des nouvelles générations de téléphonie mobile (3G/4G), les opérateurs vont être obligés d'augmenter leur nombre de stations pour offrir une meilleure qualité de couverture, ce qui se traduira indéniablement par une augmentation du niveau d'exposition. Tunisiana dispose déjà de 2.250 stations de base dispersées sur tout le territoire. Orange Tunisie a, de son côté, acheté une licence d'Etat de 257 millions de dinars pour pouvoir exploiter un réseau 2G/3G, en veillant, toutefois, à ce que les antennes-relais soient respectueuses de l'environnement. Pour pouvoir implanter une station d'antenne-relais, l'opérateur doit suivre une procédure bien précise. Une demande est déposée auprès de l'Agence nationale des fréquences, entreprise publique non administrative créée par le code des télécoms du 15 janvier 2001 et chargée de la gestion des fréquences radioélectriques. L'opérateur doit constituer un dossier technique dans lequel il doit préciser la fréquence dont il a besoin pour avoir une bonne qualité de couverture du réseau. L'ANF n'accorde l'autorisation à l'opérateur d'exploiter une bande fréquence que si ce dernier a reçu au préalable l'aval de la municipalité et de l'Agence de contrôle sanitaire. "L'opérateur doit d'abord adresser un dossier à la municipalité, relève Mme Moufida Mhedhbi, responsable à l'Agence. L'implantation doit se faire dans le respect de certaines normes relatives à l'aspect esthétique de la zone urbaine dans laquelle l'antenne-relais va être installée. C'est important. Les normes sanitaires doivent être également respectées. Après avoir reçu l'accord de la municipalité, c'est à nous ensuite de lui attribuer une fréquence en fonction des services qu'il va offrir et du réseau qu'il va exploiter et de la couverture géographique». Les fréquences ne s'administrent pas n'importe comment. C'est sur la base du plan national des fréquences qui a été lui-même établi en se référant aux valeurs internationales fixées par l'Union internationale des télécommunications que l'Agence administre les fréquences aux divers opérateurs du pays. «Une de nos missions est de veiller à ce qu'il n'y ait pas d'interférence dans l'exploitation des fréquences . Tel opérateur ne doit pas entrer dans le champ d'exploitation de tel autre opérateur, à titre d'exemple. Le rôle de l'ANF est de planifier, gérer et contrôler le spectre radioélectrique», conclut Mme Mhedhbi.