Par Saïd BEN KRAIEM Le développement de la plateforme bancaire et financière nationale a été toujours au cœur des préoccupations du Président Ben Ali. Dans son programme présidentiel 2009-2014, faire de la Tunisie «un pôle de services bancaires et une place financière régionale», le Chef de l'Etat a déjà tracé la voie pour le secteur financier, notamment en matière de contribution au financement de l'économie nationale et de consolidation des investissements. En effet, le 12e point revêt une dimension stratégique dans la mesure où il vient renforcer le processus de réformes engagé au profit du secteur bancaire,dont la consolidation de ses assises financières, l'amélioration de la qualité de ses services,sa restructuration et le projet de libéralisation totale du dinar. Recevant, jeudi dernier, le gouverneur de la Banque centrale, le Président Ben Ali s'est intéressé à la poursuite de la modernisation du secteur financier et de l'amélioration de la qualité des services bancaires pour les hisser au niveau des standards internationaux. Par ailleurs, le Chef de l'Etat a recommandé de faciliter davantage les procédures de financement des projets. Le renforcement de la compétitivité des institutions financières a pour but de conforter la contribution des services bancaires au PIB pour atteindre 5% d'ici 2014 contre 3% actuellement. En matière d'amélioration de la qualité des services bancaires, il est nécessaire d'adopter une charte pour la qualité, de généraliser les services à distance, de développer les compétences du facteur humain, de renforcer le rôle de la médiation et de moderniser les moyens de paiement électronique et la monétique. A ce stade, il est utile de rappeler le rôle important dont l'Observatoire des services bancaires est appelé à jouer, en étroite coopération avec les banques, en matière de promotion des services financiers. Ces deux partenaires sont appelés, plus que jamais, à redoubler d'efforts pour atteindre un niveau de qualité conforme aux normes internationales. Ainsi, la finalisation du code de bonne conduite bancaire et de relations avec la clientèle a été élaborée par la commission technique permanente de l'OSB. Sur un autre plan, le conseil de l'OSB traite la question de la mobilité bancaire. En effet, la concurrence interbancaire ne peut fonctionner de manière effective que si la mobilité du client est assurée. Dans ce code, une étude approfondie sur la mobilité bancaire sera lancée en vue de formuler, après avoir recueilli les avis de toutes les parties concernées, des recommandations à même de faciliter la mobilité bancaire. S'agissant du dispositif de la médiation, le conseil de l'OSB a émis un certain nombre de recommandations à même de contribuer à l'amélioration de la transparence, et de conforter l'adhésion des établissements de crédit au dispositif. Innovations financières La création d'un pôle bancaire public «Tunisie Holding» sous la forme d'une société financière regroupant toutes les banques publiques vise notamment à encourager les banques privées à adopter cette même démarche ainsi que la création d'un pôle financier spécialisé dans le financement des PME sous la forme d'un holding qui regroupe la Banque de financement des PME (Bfpme) et la Société tunisienne de garantie (Sotugar), constituent autant de mesures dont l'objectif est de renforcer la structure du secteur bancaire tunisien. Par ailleurs, l'Etat a déjà promulgué un code de prestation des services financiers offshore. De son côté, la convertibilité totale du dinar, d'ici 2014,constitue un nouvel objectif stratégique du secteur. La Tunisie a franchi d'importants pas sur cette voie. Selon M. Baccar, gouverneur de la BCT, «toutes les transactions des entreprises tunisiennes avec l'extérieur sont libéralisées, conférant à l'économie nationale une plus grande capacité de négociation avec l'étranger». Les réformes relatives au système fiscal et à la gestion du budget visent l'allégement de la pression fiscale sur les entreprises économiques et la révision des procédures de récupération de la TVA. La création d'une «caisse de dépôts et consignations» conforme aux normes internationales a pour mission de gérer au mieux les deniers publics et de les valoriser par le biais du marché financier. Autre objectif non moins important: réaliser des investissements stratégiques de long terme dans le domaine des nouvelles technologies, de l'infrastructure et des grands projets, de développer le capital risque et de favoriser la création du maximum de PME. «L'Agence tunisienne du Trésor», autre nouvelle institution à créer, assurera, pour sa part, la supervision des émissions du Trésor, et la gestion dynamique de la dette et des liquidités publiques ne manquera pas de conférer aux finances de l'Etat et, partant, à l'économie du pays, une dimension qualitative certaine.