Ville touristique par excellence, Zarzis vit une année exceptionnelle, jamais vécue auparavant. Depuis la chute de l'ancien régime, suivie de l'insurrection du peuple libyen, à quelques kilomètres de là, Zarzis s'est fait une clientèle cosmopolite et hétérogène composée essentiellement de : — Flux migratoires de réfugiés qui ont fui la Libye et se sont installés dans la zone touristique. — Harragas venus des quatre coins du pays et qui déambulent jour et nuit au centre-ville et près des ports. — Médias du monde entier qui rôdent dans les cafés de la ville pour traquer la bonne information. — Organisations humanitaires mondiales et ONG qui ont élu domicile dans les hôtels et qui font la navette quotidiennement à Rad Jédir et Dhehiba, sur la frontière tuniso-libyenne. Tout ce beau monde, en plus du peu de touristes, des revenants dans leur majorité, anime la vie de tous les jours à Zarzis. D'habitude, à pareille période, les hôteliers se préparent à la saison estivale et prennent les réservations pour les prochains mois d'été. Jusqu'à présent, cette fois, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. «La saison estivale s'annonce difficile. Les soutiens politiques et techniques que l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) compte fournir à la Tunisie afin de sauver la saison touristique ne suffiront pas à mon avis», confie M. Mohamed M'charek, membre de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH) et gérant d'un hôtel de charme à Zarzis, avant d'ajouter: «Nous sommes en période de réservations et nous avons des problèmes, on ne peut pas le nier. En plus, les alentours de la zone touristique de Zarzis ne sont pas propres. Un laxisme est palpable quant à la collecte des ordures par la municipalité». Et de poursuivre : «Vu qu'il s'agit d'une année exceptionnelle, les tour-opérateurs qui ont fait fortune en Tunisie devraient se montrer reconnaissants. Ils peuvent nous aider à surmonter beaucoup de difficultés. Ensuite, les grands hôteliers tunisiens qui prétendent être patriotes devraient garder les ouvriers et les payer, indépendamment du nombre de clients. Qu'ils considèrent 2011 comme une année sabbatique et travaillent pour l'avenir. Enfin, le ministère de tutelle ne devrait pas autoriser le bradage des prix et en même temps, il doit aider les petites entreprises et non les grandes qui sont sûrement en mesure de tenir le coup et sortir indemnes de cette période transitoire du tourisme en Tunisie».