• Des maisons louées pour «parquer» les harragas • Des bateaux achetés à Monastir Les flux migratoires à partir de Zarzis à destination de Lampedusa ont généré drames et autres problèmes sociaux. L'opération est, a priori, juteuse et des pratiques mafieuses ont permis à plusieurs «prédateurs» de faire fortune. Il y a même des passeurs qui sont allés acheter des bateaux à Monastir, avons-nous appris, puisque les nombreuses embarcations parties d'ici ne sont plus revenues. Elles sont actuellement des épaves échouées sur les côtes italiennes. D'autre part, des réseaux se sont constitués, à l'occasion, pour le soutien logistique de l'aventure. Des maisons sont louées pour y rassembler les partants. La barque qui emmène les harragas au bateau, le jour du départ, aussi. Alors que la part du lion revient évidemment au passeur et aux intermédiaires. Aucun Zarzissien à bord En revanche, le revers de la médaille inspire parfois la compassion, comme c'est le cas lors de l'incident survenu au cours de la collision entre une embarcation de fortune et un navire militaire qui a fait 22 disparus. Dernièrement, un bateau bien chargé a rebroussé chemin, à cause du mauvais temps. Les jeunes qui étaient à bord ont enlevé l'intermédiaire qui a refusé de les rembourser pour le séquestrer quelque part, à Tataouine. Un autre passeur a parqué les harragas dans une maison après avoir perçu l'argent et il s'est volatilisé… L'embarcation qui a fait naufrage, mardi dernier, près des côtes italiennes, avec 40 migrants à bord, dont 35 sont toujours portés disparus, a effectivement appareillé d'un port à Zarzis, comme l'a avoué l'un des 5 rescapés. Mais aucun Zarzissien n'était parmi ces harragas. Ils sont tous venus d'ailleurs, y compris de Libye. Un coup de chapeau à la Chine Les Chinois étaient parmi les ressortissants qui ont transité par le Sud tunisien, avant de regagner Pékin via l'aéroport international Djerba-Zarzis. Mais si les autres réfugiés fuyant la Libye ont été parqués dans les camps d'Echoucha, dans des conditions peu confortables, le gouvernement chinois est intervenu à temps pour héberger 65 des siens dans un grand hôtel à Zarzis, pendant quatre jours. Au terme du séjour, l'ambassade de Chine en Tunisie a envoyé un chèque en blanc signé et a demandé en toute confiance à la direction de l'hôtel de noter les frais exigés et qui étaient de l'ordre de 40 millions.