L'ère du président déchu a été toujours marquée de multiples actes de corruption, de malversation et autres. Ce sont d'ailleurs les causes majeures qui ont provoqué le soulèvement du peuple tunisien. Et pourtant, il semble que rien n'a changé jusque-là, alors que plusieurs investisseurs tunisiens ne cessent de contribuer à l'amélioration de la situation économique actuelle, à travers la réalisation de nouveaux projets et la création de postes supplémentaires d'emploi. Mais, les procédures administratives handicapent encore leurs démarches. C'est le cas de Slaheddine Meliane, un homme d'affaires et propriétaire de la société Tucom de construction et de maintenance industrielle, qui a choisi d'investir en Tunisie depuis l'année 2009. Son projet porte sur la construction d'un immeuble (mezzanine+ RDC+ 8 étages), situé en plein centre-ville de Sousse, à 200m de la plage Boujaâfar. C'est un centre de formation, en plus de la location des appartements à usage bureautique, commercial et d'habitation. Depuis l'obtention du permis de bâtir et le démarrage des travaux de construction, le projet a créé 100 postes d'emploi. Et on parle de 70 postes supplémentaires dans un avenir proche. Le coût total de cet investissement est de l'ordre de 1,5 million de dinars. La première phase, déjà achevée, a concerné la construction de 6 étages. Toutefois, et au moment où notre promoteur s'apprête à lancer la deuxième phase du projet, il s'est retrouvé contraint à arrêter les travaux . "Je suis resté à la merci d'un plan d'aménagement inapplicable sur terrain, et à la merci de mon voisin qui a tout fait pour m'empêcher d'achever les travaux. Un voisin dont la fille est un cadre au ministère de l'Equipement alors que son époux est retraité du même ministère", reproche notre homme. Mais ce qui est encore plus grave, c'est que 100 employés sont au chômage, alors que les engagements bancaires n'ont pas pu être honorés. Face à cette situation délicate, le promoteur s'est adressé à toutes les autorités concernées ( les ministres de l'Equipement, de l'Intérieur, des Affaires étrangères et du Développement régional, le gouverneur et la municipalité de Sousse). Mais c'est toujours le même blocage. Il reconnaît toutefois que le ministère de l'Equipement et le gouverneur de Sousse ont été sensibles à sa cause " Ils ont été unanimes quant à l'obligation d'appliquer le plan d'aménagement qui est, actuellement, en phase de rectification." Mais le mal est fait. Le promoteur a déjà perdu beaucoup de temps pour achever les travaux de ce projet. Il a des tonnes de ciment et des matériaux de construction de toutes sortes stockés, ainsi qu'une perte des gains à hauteur de 100.000 dinars. Morale de l'histoire: il est absolument nécessaire aujourd'hui de garantir plus de souplesse au niveau des procédures administratives, d'éviter les contraintes, et d'assurer un meilleur soutien aux nouveaux promoteurs , surtout si l'on espère garantir une relance économique rapide et durable.