Le sport national vient de perdre un de ses personnages les plus marquants, Ridha Ayed, décédé avant-hier des suites d'une crise cardiaque à l'âge de 76 ans. Véritable dinosaure des instances du football tunisien auxquelles il avait appartenu depuis les années 1980, l'enfant de Ksar Helal avait accompagné des générations entières de «fédéraux», de Slim Aloulou, Moncef Foudhaïli et Salah Ben Jannet à Kamel Ben Amor, Tahar Sioud… Membre des instances du foot arabe et africain, il avait effectué une reprise remarquable aux affaires du foot tunisien au tournant du nouveau millénaire. Son caractère entier et fort passionné l'empêcha de composer avec certaines pratiques au sein du bureau de Tahar Sioud. A peine élu, il préféra se retirer dans ce qui reste l'une des démissions les plus rapides à verser dans le fameux Guinness book pour protester contre la spoliation des pouvoirs revenant à un vice-président chargé des équipes nationales. Mais, tel un fauve que les épreuves ne découragent jamais, Ridha Ayed allait rebondir aux élections de mai 2010 où il brigua la présidence de la FTF. Mais il a été battu à plate couture par Ali Hafsi Jeddi‑: 256 voix contre 66. La Révolution de la liberté et de la dignité allait libérer les élans politiques du professeur universitaire à l'ISG et docteur en statistiques. Ridha Ayed fonde le 26 avril dernier le Mouvement réformiste tunisien (MRT) dont il n'aura pas eu le temps de mesurer la percée au sein du collège des électeurs. Sous des airs réservés, Ayed était affable et courtois. Sa passion pour le foot a été récompensée par une sympathie unanime dans les milieux du foot. Que l'âme du défunt repose en paix.