Les vulnérabilités de l'université tunisienne s'aggravent jour après jour. Elle est censée jouer son vrai rôle, ce qui n'est pas justifié dans le contexte tunisien. L'université tunisienne est marginalisée, et mal appréciée. C'est pourquoi il faut remodeler son système de fonctionnement et trouver des solutions fiables pour la faire sortir de cette situation critique. Par essence, l'homme a la capacité de se changer et de faire changer. Donc, le changement est possible dans notre cas puisqu'on a pu bouleverser tout un système qui a résisté pendant 23 ans. La révolution tunisienne est devenue comme un modèle pour les autres pays. Pourquoi ne serions-nous pas un modèle par notre université et ne deviendrions-nous pas parmi les meilleurs au monde ? Impossible n'est pas tunisien. Nous avons prouvé à chaque occasion que nous sommes capables de métamorphose. Il s'agit de faire une simple analyse et de savoir où se trouve le problème. Pour traiter cette situation, il faut revenir aux sources qui se résument en deux causes très importantes. D'une part, la détérioration de l'enseignement de base et, d'autre part, l'entourage familial et son rôle primordial dans l'orientation éducative de l'étudiant. Je pense que ces deux causes ont influencé directement le système éducatif tunisien. Pour réparer, il est nécessaire qu'on débute par les racines du problème. Par conséquent, il faut que les esprits changent. La conscience d'une nécessité de transmutation doit être présente. A mon avis, la solution se trouve en premier lieu au sein de la famille qui semble être l'espace qui aide les futurs employés à avoir des compétences spécifiques et distinctives. On doit en faire des gens capables de critiquer et dénier toutes sortes d'automatismes. Il faut changer les cerveaux pour que tout aille vers le mieux. L'université tunisienne souffre parce qu'en fait tout le système éducatif est en crise. Pour la rendre une université type qui génère des étudiants compétents et aptes à répondre aux exigences du marché, on doit améliorer l'enseignement de base, ainsi que l'enseignement secondaire pour, au bout du compte, recevoir à l'université une élite. Revenir donc aux sources est considéré comme l'une des solutions qui pourrait sortir l'université tunisienne de sa phase de déclin. Quant au niveau des choix de spécialisation durant la phase secondaire, l'élève doit choisir sa branche préférée selon des critères spécifiques. Il est inexcusable de lui accorder une spécialité qu'il ne maîtrise pas juste pour la simple raison qu'il l'aime. Pour qu'on choisisse une branche, on doit savoir ses vraies compétences et ses réelles qualités. Il ne faut pas se spécialiser dans un domaine juste parce que nos parents le souhaitent ou parce qu'il garantit un bon travail avec un salaire respectable. On doit être objectif, rationnel et raisonnable lors d'un choix. Le développement d'une meilleure capacité de raisonnement est nécessaire durant cette phase éducative. En choisissant la branche convenable, l'élève aura une chance d'exceller dans sa spécialité puisqu'il a les capacités et le background nécessaires. Mais le problème est que le système en Tunisie n'assure pas cette continuité de spécialisation car il existe une coupure entre l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur. Personnellement, j'ai eu connaissance du cas d'une bachelière section lettres et dont le choix universitaire s'est porté sur la médecine ?!! A noter qu'elle n'a pas pu poursuivre son cursus universitaire vu qu'elle n'a ni les capacités ni les prérequis nécessaires. Assurer la continuité entre l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur est l'une des options qui peut rendre l'université un espace dont l'intelligence et la qualité des formations constituent un véritable avantage comparatif.