Le mois d'avril est connu pour être la période où les harragas hésitent à s'aventurer vers la rive nord de la Méditerranée. Conditions atmosphériques obligent... Avec le mois de mai, la mer retrouve son calme et le phénomène de fuite a refait surface de nouveau, surtout que les forces armées et la Garde nationale ont plutôt les yeux braqués sur la frontière tuniso-libyenne. 132 clandestins En effet, en dépit du retour d'un grand nombre de harragas zarzisiens qui ont vécu la misère durant des mois en France, et qui sont rentrés complètement déçus, avouant au passage, qu'ils avaient commis une erreur qui aurait pu leur coûter la vie, des jeunes en provenance de l'intérieur du pays continuent de converger, actuellement, vers Zarzis dans l'espoir de participer à un éventuel départ vers l'île italienne de Lampedusa. Mercredi soir, deux bateaux transportant 132 clandestins ont quitté Zarzis. «Ils attendaient depuis 15 jours», nous confie un maçon qui travaillait près de la maison qui abritait ces jeunes. «Ils sont originaires de Gafsa, Kasserine, Gabès et El-Hamma», ajoute-t-il. «Apprenant que les autorités italiennes accueillent les harragas en provenance de Libye, les passeurs parviennent à convaincre leurs clients, en leur affirmant que la mission ne serait pas difficile pour eux. Et ils se feront passer pour des Libyens qui fuient les combats. Ils seront, par conséquent, bien reçus et autorisés à circuler librement en Europe», commente Jamel, un intermédiaire dans l'une de ces deux opérations.