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Le Royaume-Uni sera-t-il disloqué ?
Flash-back sur les dernières élections et le référendum au pays de Sa Majesté
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 05 - 2011


Par notre envoyé spécial Abdel Aziz Hali
La Presse-Cardiff (Pays de Galles-Royaume-Uni) — Le 5 mai dernier, outre-Manche, on votait pour pas mal de choses: pour les élections municipales en Angleterre (sauf Londres), pour les assemblées du Pays de Galles, d'Ecosse et d'Irlande du Nord. Parallèlement, l'ensemble du Royaume-Uni devait également se prononcer sur une réforme du mode de scrutin législatif. Gros plan sur ce qui s'est passé la semaine dernière au royaume d'Elisabeth II.
Si les résultats au Pays de Galles étaient prévisibles, deux événements ont marqué le paysage politique en UK la semaine dernière: primo, la gifle qu'a reçue le parti des Libéraux Démocrates (le 3e parti du pays) qui a vécu la pire défaite électorale de son histoire, perdant non seulement la moitié de ses sièges de conseillers municipaux, mais aussi la bataille qui lui était si chère pour remplacer l'actuel mode de scrutin par le vote alternatif. Une réforme qui a été très largement rejetée. Secundo, le surprenant triomphe du parti séparatiste écossais, le SNP (Scottish National Party), dans les élections régionales en Ecosse. Ainsi, avec la victoire du SNP et son intention de lancer prochainement un référendum pour trancher sur la question de rompre définitivement le cordon ombilical qui le lie à Westminster et Buckingham Palace, une question commence à inquiéter les unionistes au pays de Sa Majesté : et si c'était la fin du Royaume-Uni ?
Une trentaine de communes supplémentaires sous le contrôle des Travaillistes
Tout d'abord, on commence par les élections des conseils municipaux locaux en Angleterre. Et comme c'était prévu, les libéraux-démocrates ont connu une grosse débâcle. En effet, à cause de leur alliance avec les conservateurs et l'application d'un programme profondément en désaccord avec celui promis par leur leader Nick Clegg lors des législatives de l'année dernière, les « Lib-Dems » ont été boudés par les électeurs anglais. En revanche, leurs alliés conservateurs ont perdu une poignée de communes au profit des Travaillistes mais sortent du scrutin avec un peu plus de conseils municipaux grâce à des gains sur les libéraux-démocrates et les communes sans majorité avec plus de 80 nouveaux conseillers élus. De leur côté, le Labour (le parti des travaillistes) a gagné des communes sur tous ses adversaires, aussi bien «Lib-Dems» que Conservateurs et a glané de nombreuses communes dont Sheffield, 8e ville du pays et fief du chef des libéraux-démocrates «Nick Clegg». D'autre part, Manchester et Liverpool ont été gardées haut la main (avec aucun élu conservateur dans ces deux grandes villes). Désormais, l'Angleterre compte une trentaine de communes supplémentaires sous le contrôle des Travaillistes et 800 conseillers supplémentaires. Enfin, on ne peut pas passer sous silence la percée des Verts du côté de Brighton et de Hove en devenant le premier parti dans ces deux localités et sans signaler [surtout] l'absence de l'extrême-gauche dans l'échiquier municipal anglais avec aucun conseiller élu.
67,90% des Britanniques contre la réforme électorale
Changer le système de vote pour favoriser un peu plus les partis mineurs, à travers un mode de scrutin qui aurait permis à des candidats arrivés loin derrière sans même remporter un siège, était le Graal tant convoité par les Libéraux-Démocrates. Même si le chef du Labour Edward Miliband  était pro pour le «Oui», les électeurs ont d'abord voulu sanctionner les Lib-Dems et surtout le très impopulaire vice-Premier ministre de David Cameron : Nick Clegg, comme en témoignait le quotidien le Sun en appelant ses lecteurs à voter «Non» tout en prônant un discours fataliste mettant en exergue la mort de la démocratie britannique en cas du triomphe du «Oui». Face à un "Non" massif comptabilisé à 67,90 %, ce refus affaiblit Clegg dans son rôle de chef des libéraux-démocrates et met fin à la coalition puisque leurs partenaires conservateurs au gouvernement ont fermement fait campagne pour le refus à l'image du Labour David Blunkett et la quasi-totalité des Conservateurs et même un certain nombre de votants Lib-Dems qui se sont aussi opposés à la réforme.
Au Pays de Galles : une victoire nette du Labour, mais…
Parallèlement du côté du Pays de Galles, comme c'était prévu d'avance, le Labour a enregistré un gain de quatre sièges avec 30 sièges au total et manqué la majorité absolue pour un seul siège lors des élections régionales de jeudi dernier. En revanche, les conservateurs ont progressé également de 2 sièges (14), tandis que les régionalistes du Plaid Cymru (le nom du Pays de Galles en gallois et qui se prononce «kemré») ont nettement reculé (-5) en obtenant 11 sièges alors que les libéraux-démocrates n'ont raflé que 5 sièges faisant un score de (-1) et n'ont gardé qu'un siège à l'Est tandis que le labour est ultra-dominant dans le Sud et le Nord-est. Certes, les régionalistes perdent du poids mais gardent une bonne implantation dans l'Ouest. De ce fait, deux choix se présentent devant le Labour : soit reconduire un gouvernement de coalition avec les régionalistes de gauche du Plaid Cymru, soit tenter d'y aller seuls. Il faut se rappeler que depuis 1999, date de la création de l'Assemblée nationale galloise, le Pays de Galles a toujours été un bastion du Labour (sociaux-démocrates) avec un gouvernement travailliste minoritaire entre 1999 et 2000, un gouvernement de coalition formé par les travaillistes et les libéraux-démocrates durant la période 2000-2003, un gouvernement travailliste minoritaire entre 2003 et 2007. Et suite aux dernières élections de 2007 jusqu'au 5 mai 2011, le Pays de Galles a été gouverné par une coalition entre les travaillistes et le Plaid Cymru. Notons que l'Assemblée galloise est composée de 60 membres avec des parlementaires qui représentent 40 circonscriptions et 20 représentants des 5 régions du pays (le Nord, le Centre et l'Ouest, le Sud-Ouest, le Sud central et le Sud-Est ; 4 pour chacune). Enfin, le Pays de Galles bénéficie désormais d'une autonomie accrue pour la prochaine législature puisque les élections ont approuvé un référendum sur la question le 3 mars dernier.
Coup de tonnerre en Ecosse : l'indépendance en point de mire
Certes, la terre de William Wallace et des Highlanders a toujours été l'un des endroits les plus socialistes d'Europe occidentale. Mais, la seule question qui se posait était de savoir si les socialistes indépendantistes écossais du SNP ou les socialistes partisans de la Grande-Bretagne du Labour Ecossais allaient l'emporter. La réponse était claire et limpide comme l'eau de roche des falaises écossaises: c'est un triomphe écrasant et historique pour les premiers en rassemblant 47% des voix. Désormais, le SNP compte 69 élus des 129 qui occuperont les sièges de l'Assemblée écossaise. «L'indépendance est inéluctable», a-t-il déclaré, Alex Salmond, le Premier ministre écossais et chef du SNP (qui dirigeait depuis 2007 un gouvernement minoritaire), après sa victoire le 6 mai dernier. En outre le très charismatique leader séparatiste a confirmé sa volonté d'organiser un référendum sur la séparation d'ici la fin de son mandat, en 2016. Une déclaration qui a retenti comme un coup de tonnerre à Londres, comme l'atteste l'éditorial du très conservateur journal britannique Daily Telegraph (06/05/2011) en voyant le 5 mai comme étant la date la plus importante de l'histoire récente du pays et en qualifiant le succès du SNP de «spectaculaire» ainsi comme un événement qui a transformé non seulement le paysage politique au nord de la frontière, mais potentiellement dans tout le Royaume-Uni. En effet, selon les dires de plusieurs spécialistes, une victoire du «Oui» à un référendum sur l'indépendance sonnera la fin du Royaume-Uni de Grande-Bretagne tel qu'il existe depuis 1707 suite à la fusion des royaumes d'Angleterre et d'Ecosse après plus de 800 ans de guerres sanglantes entre ces deux frères ennemis.
Enfin, en Irlande du Nord, le DUP (protestants de droite dure et unionistes) et le Sinn Féin (républicains catholiques), qui partagent le pouvoir, ont remporté respectivement 38 et 27 sièges loin devant les deux principaux partis du territoire, l'UUP (16 sièges, unionistes et conservateurs protestants) et le SDLP (16 sièges, nationalistes catholiques). De son côté, le parti centriste «Alliance» (pro rapprochement entre les communautés) a remporté 8 sièges au Parlement local (avec un score de 7,7% des voix, contre 5,2% en 2007). En revanche, les partis populistes, comme le TUV (unioniste radical) et le BNP (extrême-droite britannique), ont eux été mystifiés. Seul le TUV a pu obtenir un représentant au Parlement.


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