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Nanni Moretti à la recherche du pape perdu
64e festival de Cannes — Habemus Papam en compétition
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 05 - 2011


De notre envoyée spéciale Samira DAMI
Une des grosses pointures du cinéma mondial, Nanni Moretti, est de retour sur la Croisette, en compétition officielle avec son dernier opus Habemus Papam, cela après avoir raflé la Palme d'or avec l'excellent et inoubliable opus La Chambre du fils.
Il nous revient, donc, avec une idée originale et inattendue : la fugue d'un pape au moment d'assumer ses responsabilités. Plus précisément, un pape vient d'être élu après la mort de son prédécesseur, mais au moment où le nouveau souverain pontife doit se présenter au balcon pour saluer les fidèles massés sur la place Saint-Pierre, il fuit ses responsabilités, n'étant pas prêt à les assumer.
Le personnage, merveilleusement campé par Michel Piccoli, passe par plusieurs sentiments et états d'âme‑: angoisse, dépression, peur de ne pas se sentir à la hauteur, fuite.
Il faut le reconnaître, le personnage ne flirte pas avec les clichés et imageries de l'Eglise catholique et de ses hauts dignitaires, tels ces cardinaux réunis en conclave pour élire leur nouveau pape.
Le réalisateur italien filme ce monde de l'Eglise, certes, de manière décalée, mais jamais stigmatisante. Pas de manichéisme ici, car tout est dans la nuance, nul réquisitoire condamnant l'Eglise de la part de Moretti, athée notoire, qui joue encore une fois son propre personnage, à l'écran comme à la vie.
Malgré les scandales qui ont touché l'Eglise catholique (malversations financières, pédophilie) récemment, l'auteur-réalisateur de Journal intime (encore une Palme d'or en 1993) ne tape jamais fort. Au contraire, il porte un regard tendre et amusé sur tous ces cardinaux venus du monde entier pour élire le nouveau pape. C'est qu'il ne veut pas «se laisser conditionner par l'actualité». Il refuse, donc, ce genre de clin d'œil, préférant creuser dans son imaginaire et laisser gambader son imagination pour filmer l'errance d'un pape angoissé qui se pose des questions sur la responsabilité de guider le monde catholique et, par extrapolation, un pays ou le monde tout court quand on n'est pas à la hauteur.
Afin de le soigner, l'intendant du Vatican fait appel à un psychanalyste, une occasion pour compléter le tableau sarcastique du réalisateur qui, au fil de ses films, s'est moqué de bien des choses : la gauche, les gens de sa génération, du rapport entre parents et enfants, de son milieu social, de l'école et même du monde du cinéma.
Le plus beau moment dans Habemus Papam, ce qui veut dire «Nous avons un pape», c'est la rencontre des comédiens sur la scène d'un théâtre et des cardinaux accourus dans la salle à la recherche de leur pape qui se trouvait parmi les spectateurs, car il a toujours rêvé de faire du théâtre. D'où le parallèle qu'il a tissé, tout au long du film, entre le rituel du scrutin papal et du monde de l'Eglise et le théâtre avec, cerise sur le gâteau, un hommage à Tchekhov.
Habemus Papam n'est peut-être pas le film le plus fort de Nanni Moretti, mais oscillant entre charme et comédie, il offre un bon moment de cinéma.
S.D.


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