Certains sont surpris, d'autres décontenancés. Mais, en fait, la liste de Sami Trabelsi est la suite logique d'une démarche entamée au Chan Une liste, c'est ce qu'il y a de plus personnel, même si Sami Trabelsi a sûrement dû tendre l'oreille à ses deux collaborateurs. Collaborateurs qui, il faut bien le préciser, lui ont été «imposés», ce qu'on n'ose même pas imaginer avec un étranger qui débarque, pose ses conditions financières, ses collaborateurs, ses choix, ses méthodes de travail et même sa stratégie médiatique. Nous disons cela parce que nous pensons que l'ex-international du CSS n'a pas été mis dans les meilleures conditions psychologiques dès le départ avec, au passage, un contrat «provisoire», un contrat d'objectif, comme c'est à la mode aujourd'hui, alors que le brave Sami n'est pas responsable des catastrophes antérieures. Le sélectionneur a répondu comme du temps où il était joueur : sur le terrain. En remportant le Chan que certains de ses collègues font tout pour en diminuer l'importance. Puis en faisant —pour le moment— l'impasse sur le reste... La seconde réponse est venue de la démarche‑: peu importe sa situation contractuelle, Sami Trabelsi s'est tout de suite installé dans un projet à moyen terme qui tient compte des exigences du présent, mais surtout de la nécessité de reconstruire le groupe, tant sur le plan individuel, collectif que mental. C'est qu'il aurait bien pu imiter ses prédécesseurs en faisant le tour d'Europe pour superviser des joueurs tunisiens en difficulté, compléter la liste par une dizaine de locaux appartenant aux quatre grands clubs et le tour est joué. Il ne l'a pas fait et cela lui a réussi au Chan. Fort de ce succès, il va encore plus loin, puisque seuls Jomaâ et Allagui font partie de cette nouvelle liste, en même temps qu'on assiste à une véritable prise de pouvoir des locaux. Signe distinctif : ils sont pour la plupart jeunes et talentueux. Mission : ils doivent confirmer, au risque de rater un train en marche depuis le Chan. Tous égaux Tous sur la même ligne de départ, ce qui n'était pas le cas avant; mais, pour bien connaître Sami Trabelsi, nous sommes persuadés qu'il ne fera pas de sentiments. Evidemment, nous ne sommes pas d'accord sur tous les noms, mais nous éviterons pour le moment d'émettre des jugements de valeur afin de ne pas perturber le début de l'œuvre de Sami Trabelsi, axée sur deux priorités : les qualités techniques bien sûr, mais aussi la capacité de ses joueurs à adhérer à une dynamique de groupe avec, pour fil rouge, le credo du sélectionneur. Pas de véritable leader dans ce groupe mais quelques points de repère tout de même‑: Mathlouthi, Chedly, Fateh Gharbi et plus tard même Msakni, Darragi et Dhaouadi. Ceux-ci doivent montrer l'exemple et non pas jouer aux divas de pacotille comme cela a été le cas lors d'un passé récent avec Ben Khalfallah (quelle déception celui- là), Hagui (quelle prétention!), Yahia (quelle indécence!) et d'autres que nous… n'oublions pas. Tout commence par le jeu Sur un plan technique, Sami Trabelsi est dans une logique de jeu annoncée‑: jeu, mouvement, solidarité, soutien, créativité et responsabilité. Une équipe au jeu figé et stéréotypé où on fait la part belle aux simples joueurs de devoir, c'est terminé. Le football est aussi spectacle et créativité. C'est pour cette raison que nous retrouvons (aux côtés de Darragi, Msakni et Dhaouadi qui seront là) des éléments comme Iheb Msakni, Omrani et Maher Haddad. Et, croyez-nous, c'est important pour le public, lassé de voir des robots-machines à sous auxquels il ne s'identifiait plus. Tous ces joueurs s'embarquent aujourd'hui (c'est déjà fait depuis le Chan) dans un projet de jeu et de vie ensemble. Une dernière remarque‑: avec Mathlouthi, Jeridi, Ben Ayoub et bien sûr Ben Mustapha, on ne peut plus parler d'une crise de gardiens. Voilà un problème — de taille — en moins pour Sami Trabelsi. Bref, plus séduisant sera le jeu et plus saine la vie, plus vite on récoltera des satisfactions et les Tunisiens retrouveront leur équipe nationale.