Par delà la liste, c'est un nouveau style qui débarque en équipe nationale Tout le monde attendait la toute première liste de Sami Trabelsi en tant que sélectionneur national. Mais à vrai dire, l'ex-capitaine de notre onze représentatif n'a pas attendu cela pour apposer sa signature au bas d'une institution qui a beaucoup perdu de son prestige et de sa crédibilité. Plus qu'une équipe, le Chan est surtout venu, nous révéler un homme, un style, un entraîneur. Nous connaissions un peu l'homme et le joueur pour l'avoir un peu côtoyé et vu à l'œuvre lors de grands rendez-vous footballistiques (coupes du monde et coupes d'Afrique). Il est toujours égal à lui-même : disponible, humble mais toujours professionnel. Le style, c'est la personnalité. Poli, correct et à la limite de la gentillesse, Sami Trabelsi est aussi et surtout un homme qui sait se faire respecter. Comme quand il trônait dans sa défense et qu'il «dégoûtait» ses adversaires directs. Ceux qui pensent, ou qui ont l'intention de lui marcher sur les pieds ou sur sa plateforme, sont prévenus et on peut leur assurer qu'ils doivent s'attendre à de bien mauvaises surprises. Puis il y a l'entraîneur ou si vous voulez le sélectionneur. Pour avoir discuté avec lui deux heures durant, on peut vous garantir que le technicien qu'il est a les idées très claires. Claires, modernes et efficaces. Ce n'est pas de la prétention de sa part mais c'est un fou de Barcelone. Il n'est pas le seul mais il veut s'inspirer du modèle catalan. Rassurez-vous : Sami Trabelsi n'est pas un théoricien mais un entraîneur très terre- à-terre dans la mesure où sa démarche est toujours dictée par la nature technique, tactique et humaine de son groupe et de ses joueurs. En d'autres termes, il essaie de tirer le maximum d'eux mais dans un cadre relationnel et stratégique qu'il a fixé à l'avance. Le résultat, nous l'avions vu au Soudan et bien peu de techniciens peuvent se targuer d'avoir fait bingo au premier coup. Une chose qui nous gêne en conclusion : le fait qu'on lie sa permanence à la tête du onze national à la qualification pour la phase finale de la CAN. Mais ça, ce n'est pas lui qui l'a décrété…