«Les gens ignorent ce qui s'est passé à Djerba. Savez-vous que le mois de mars dernier, lorsque chaque jour des milliers de réfugiés, de toutes nationalités, étaient acheminés vers l'aéroport, des jeunes d'ici les aidaient à se préparer à partir vers leurs pays d'origine, leur offrant de quoi se restaurer et se rafraîchir ? Savez-vous que des volontaires se sont mobilisés pour nettoyer chaque nuit l'aéroport ? Aujourd'hui, les comités de protection de la Révolution, des particuliers et des associations accueillent à bras ouverts les Libyens. Les Djerbiens ont beaucoup donné à cette période post-révolutionnaire. Ils méritent respect et considération ainsi que le droit de travailler et de vivre dignement. Où est le tourisme solidaire ? Pourquoi sommes-nous sanctionnés de cette proximité géographique avec notre voisin du sud ? Le consommateur international a l'impression que la bataille se passe ici à Djerba. Jusqu'à cette date du 22 avril, nous n'avons aucune visibilité par rapport à la haute saison. Le «last minute» ne s'annonce encore pas. Si la guerre continue sur nos frontières, je crains le pire. Certes, des centaines de Libyens investissent cette niche du tourisme résidentiel. Mais cette catégorie de visiteurs est spéciale : ils restent des réfugiés avant toute chose».