• Renforcement du corps des agents de contrôle économique par 180 nouvelles recrues Les prix des denrées alimentaires ont connu une de ces hausses qui font perdre la tête. Cette hausse a été tellement vertigineuse que les prix de certains produits ont presque doublé, alors que, pour d'autres, la «montée» a oscillé entre 20 et 60%. «Aller faire ses courses au marché ou dans une grande surface est devenu, par les temps qui courent, une vraie souffrance, vu la hausse généralisée des prix», se plaint une dame. «Mais où est passé le contrôlé économique?», s'interroge une autre, visiblement indignée par ce qui s'apparente, à ses yeux, à une fuite en avant. «Jongler» avec les prix Contrôle économique : le mot est lâché. En effet, il a été établi que «la folie des prix» a été engendrée par «la fuite sécuritaire» au lendemain de la révolution, sous la forme de la «disparition» forcée des agents de contrôle économique. L'éclipse de ces derniers encouragea des commerçants à jongler avec les prix comme bon leur semblait. Ne parlons pas des rois de la spéculation qui se sont empressés de mettre à profit cette aubaine inespérée, en entassant des stocks de sécurité exploitables au moment voulu. Dans la foulée, ont prospéré les étals anarchiques aussi bien à l'intérieur des marchés municipaux que sur la voie publique, donnant ainsi des ailes au commerce parallèle aux sources de ravitaillement illicites. «J'ai dû fermer boutique et rendre le tablier», soupire le propriétaire d'un magasin de produits cosmétiques. «Cette situation infernale m'a causé de gros ennuis avec ma banque, au point que je risque maintenant la prison», enchaîne un autre commerçant. Et comme la porte était ouverte à tous les abus, des trafiquants audacieux se sont aventurés à exporter illicitement, à destination d'un pays voisin, d'importantes quantités de produits alimentaires (pommes, lait, sucre, farine notamment), d'où une pénurie sur un marché local en proie au chaos. A la direction du contrôle économique relevant du ministère du Commerce, l'heure ne semble plus aux sueurs froides. «Nous avions connu une situation exceptionnelle. La fuite sécuritaire a paralysé tous les secteurs, y compris celui du contrôle économique», reconnaît M. Fethi Fadhli, patron de direction, qui tient à dédramatiser en précisant notamment que «la hausse des prix n'a pas touché toutes les denrées alimentaires, hormis certains fruits comme les pommes, alors que le sucre et l'huile n'ont pu échapper à la hausse vertigineuse (respectivement 60% et 52%) qu'ont connue leurs prix sur le marché mondial». «Les ennuis sont derrière nous» Pour notre interlocuteur, «les ennuis sont désormais derrière nous, à la faveur de l'amélioration progressive de la situation sécuritaire dans le pays. Acquis qui nous permet d'espérer un retour imminent à la normale de nos services de contrôle économique». Un «come-back» qui promet, quand on sait que, outre l'effectif disponible, pas moins de 180 nouvelles recrues vont renforcer ce corps. Mais en attendant que reprennent incessamment les habituelles parties entre le chat et la souris en matière de contrôle économique, M. Fadhli ne mâche pas ses mots, en lançant un appel dans lequel il exhorte les citoyens «à éviter la folie dépensière» et les commerçants «à faire preuve de responsabilité et de sagesse vu la situation exceptionnelle que traverse le pays». Pourvu que le message passe…