Le Tchad est bon dernier du groupe. Ses chances de qualification à la phase finale de la CAN sont nulles.Dans quel état d'esprit abordez-vous ce match face à la Tunisie‑? Depuis la prise en mains de cette équipe, j'ai fixé un programme de travail étalé sur deux ans avec la fédération tchadienne pour une restructuration profonde du groupe.Il fallait miser sur la jeunesse. Alors, j'ai pris la décision d'écarter 19 joueurs de l'ancienne équipe.Désormais, la moyenne d'âge se situe entre 20 et 21 ans.Une nouvelle approche du travail est mise en route et des objectifs à moyen terme sont établis.Nous n'avons aucune obligation de résultat.C'est une première phase d'apprentissage, de construction et de consolidation. Vous pouvez tout de même donner une explication au bilan très négatif du Tchad durant ces éliminatoires ? C'était très prévisible surtout avec une moyenne d'âge des joueurs qui avoisinait les 35 ans.C'était un groupe usé et en fin de cycle.Ensuite, il ne faut surtout pas croire que le Tchad est une grande nation de football sur le plan continental.C'est un pays aux moyens très limités à tous les niveaux.Comme partout dans le monde, la passion du football est très grande.On a envie de progresser et de se hisser au moins au niveau des équipes de seconde zone de la hiérarchie africaine.Des équipes comme celles du Bostwana, du Malawi, du Mozambique à titre d'exemple n'étaient pas des foudres de guerre.Pourtant , aujourd'hui elles ne se laissent pas faire et sont en train d'entrer de plain-pied dans la cour des grands.Nous essayons d'appliquer le modèle de ces petites nations dans l'espoir d'atteindre un jour un palier supérieur. Votre adversaire du jour : la Tunisie.Que vous inspire-t-elle ? Ce n'est pas à moi de présenter la carte de visite de votre pays. Son histoire est suffisamment riche pour attester de ses solides traditions footbalistiques. Au passage, je tiens à saluer votre révolution du 14 janvier. J'espère que la vôtre et la nôtre nous conduisent vers un avenir plus prospère. Revenons au football pour dire que votre jeune coach Sami Trabelsi, un collègue que je côtoie souvent lors des stages de formation, est en train d'accomplir du beau travail avec une belle osmose entre jeunesse et expérience. Apparemment, vous ne venez pas pour accomplir une simple formalité ? Je suis un gagneur de tempérament, même aux jeux de cartes. Donc , je ne vais pas demander à mes jeunes joueurs de venir en victimes expiatoires et de se plier à la loi du plus fort. Nous ne sommes, certes, pas sous pression, mais il faut tout de même se battre et saisir toutes les chances qui s'offrent à nous.Je leur ai demandé de se faire plaisir et de jouer sans le moindre complexe.Une défaite éventuelle en déplacement et de surcroît face à la Tunisie ne susciterait aucune honte.