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La cage aux folles
Point de mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 06 - 2011


Par Abdelhamid Gmati
«La cage aux folles» est une pièce de théâtre, plusieurs fois adaptée à l'écran, et qui connut un grand succès populaire. Ce qui nous intéresse ici, c'est l'un des thèmes illustrés dans cette pièce, à savoir le travestissement ou plus largement son synonyme, «le déguisement». Une sorte d'usurpation d'identité, par le port de vêtements empruntés, par l'élaboration d'une fausse image, par l'utilisation de termes, d'idéologies, de positions ou d'opinions adaptées, le tout dans un but festif, de tromperie ou pour se distinguer et affirmer sa différence. La cachotterie est souvent amusante mais elle devient dangereuse en matière de politique. Le pouvoir dictatorial qui s'est imposé à nous ces dernières décennies usait souvent de ces cachotteries et tromperies : on nous cachait tout, même quelques cas de choléra, on falsifiait les chiffres «pour notre bien et celui du pays» : nous nous trouvions en plein dans «une cage aux folles». Et aujourd'hui, en sommes-nous sortis ?
- Relatons, d'abord, le cas significatif d'une citoyenne lambda (c'est-à-dire ordinaire). Sallouha est une dame, de 52 ans, sans histoire particulière, menant une vie tranquille. Jusqu'au jour où elle se rendit compte que sa vue baissait, ce qui lui occasionnait de terribles maux de tête; elle devait, donc, consulter un spécialiste. Mais voilà : ne disposant que du strict minimum pour vivre, elle ne pouvait se permettre des dépenses importantes comme les honoraires d'un spécialiste et les frais qui résulteraient de ses ordonnances. De plus, elle n'avait ni assurance, ni sécu, pour un nécessaire remboursement. Qu'à cela ne tienne: sa fille lui offrit de profiter de sa propre sécu. La dame, n'ayant pas le choix, accepta et alla voir un ophtalmo. Lequel, pour établir sa fiche, lui posa quelques questions élémentaires : son nom, son âge, sa résidence, etc. Elle répondit spontanément, n'ayant rien à cacher (elle n'avait menti que sur le nom et l'âge, ceux de sa fille); le résultat s'avéra bizarre pour le praticien qui ne pouvait comprendre qu'une dame visiblement âgée avouait avoir 32 ans, être mariée à un homme de 40 ans, 7 enfants avec une aînée de …32 ans et un jeune de 7 ans…Il se fit pressant, décelant l'arnaque; la dame ne résista pas, fondit en sanglots et avoua…se faisant virer.
- L'ancien président Zine El Abidine Ben Ali a mandaté un avocat libanais, Me Akram Azouri, qui a «déclaré qu'il a entamé sa mission pour répondre aux «campagnes» à l'encontre de son client, soutenant que «n'importe quelle instance qui aurait décidé ou annoncé le gel des biens de Ben Ali sans passer par les voies judiciaires serait passible de poursuites judiciaires pour diffamation ou atteinte à l'intégrité de la personne». Si on comprend bien, tout ce qui intéresse Ben Ali est la préservation de sa «fortune»; aucun mot sur les 88 chefs d'accusation qui lui pendent au nez et qui sont autrement plus graves que cette histoire d'argent. Aucun regret pour ses victimes et ces jeunes froidement assassinés sur ses ordres. On l'évoquait, dans une précédente rubrique : il nous joue le coup de l'innocence, de la «vierge effarouchée». Un peu plus, et il nous poursuivrait en justice, et exigerait…une prime de licenciement. Un vrai chef de «la cage aux folles» dans laquelle il nous a emprisonnés.
- Récemment un enseignant, ou se présentant comme tel, en spécifiant être un «panarabiste» convaincu, a proposé, lors de l'un des nombreux débats en cours actuellement dans notre pays,  de ne s'adresser, aux touristes et autres étrangers visitant notre pays, qu'en langue arabe. Histoire de «réciprocité», affirmait-il. Il n'a cependant pas spécifié si on leur parle en dialacte tunisien ou en arabe littéraire. Dans la même veine, lors de la présentation du programme électoral d'un parti politique, une jeune journaliste a proposé que l'on change de capitale, Tunis n'étant pas au centre du pays ; Kairouan serait, selon elle, plus adaptée. Du coup, plusieurs observateurs se sont lancés dans des calculs pour identifier la ville ou le village ou peut-être la plaine ou la montagne qui se trouverait au centre du pays…. Autre effet de «la cage»: le personnel de l'Utica, affilié à… l'Ugtt, a déposé un préavis de grève pour le 9 juin. On croyait que les deux organisations étaient opposées, chacune défendant des intérêts, souvent contradictoires. Comme quoi, certains  croient que tout, et son contraire, est possible.
- La Haute Instance indépendante des élections a confirmé son premier choix : les élections auront lieu le 16 octobre. Il semble que ses arguments pour le report de la date aient été acceptés par la majorité des parties concernées (gouvernement, partis, etc). Mais pourquoi le 16 octobre ? La date du 24 juillet, initialement prévue, devait correspondre à la fête de la République tunisienne. Une date symbole. Mais le 16 octobre, à quoi cela correspond-il ? On ne voit qu'une seule référence : la révolution soviétique (bolchévique) d'octobre 1917. Honni soit qui mal y pense, mais c'est troublant, surtout lorsqu'on vit la «cage aux folles».
- Nouvelle identité visuelle de Ennahdha, présentée cette semaine (jeudi 2 juin) par des membres du bureau politique du parti. Les observateurs ont relevé la présence de deux jeunes femmes, l'une voilée, l'autre dévoilée et très «in». «Le voile est un choix personnel et on croit aux libertés individuelles et collectives», précise Hamadi Jebali, secrétaire général du parti. Décidément Ennahdha fait tout pour séduire et sacrifie beaucoup pour son image. Mais est-on sûr que la jeune femme, sans voile, le restera longtemps ? Par les temps qui courent…
- Le jury du 7e Festival du mot de La Charité-sur-Loire (Nièvre- France) a choisi «Dégage» comme mot de l'année 2011. On précise du côté du jury que «Dégage !» signifie à la fois partir, s'en aller, libérer ce qui est coincé, retenu, ou encore déblayer, désherber, désencombrer. L'an dernier, la «dette» avait eu la faveur du jury, succédant à «parachute doré» (2009) et «bling-bling» en 2008. On n'y peut rien, les gens s'intéressent à notre révolution.
Mais en ce qui nous concerne, il nous faudra peut-être songer à choisir «les maux» de l'année. Surtout que cette satanée «Cage aux folles»ne veut pas nous libérer.


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