L'attaquant lensois a conforté, dimanche, contre le Tchad, son statut de meilleur buteur de l'équipe de Tunisie Appartenant un temps à l'attaquant du Sfax Railways Sport, Ezzeddine Chakroun, puis à l'inusable avant-centre tuniso-brésilien de l'Etoile Sportive du Sahel, Silva Dos Santos, le record des buts en équipe de Tunisie a été battu depuis belle lurette par Issam Jemaâ, l'artificier du Racing Club de Lens. Il a été amélioré dimanche dernier par l'ancien baroudeur de l'Espérance Sportive de Tunis, auteur d'un superbe hat-trick. Contre une modeste formation du Tchad, il s'est donné à cœur joie, frappant à la 21e minute du gauche sur une belle ouverture d'Oussama Darragi, dans les arrêts de jeu de la première période, toujours sur un assist du maître à jouer, Darragi, et enfin à la 53e sur une ouverture de son alter ego de la ligne offensive, Sami Allagui. Sorti à la 54e minute par son entraîneur Sami Trabelsi au bénéfice de Lamjed Chehoudi, il a reçu une belle ovation du public soussien, lequel a apprécié son sens du sacrifice. «J'ai dû serrer un peu les dents pour pouvoir apporter ma contribution à l'équipe de Tunisie, rappellera-t-il après la rencontre. Le staff médical a dû s'employer à fond afin de me remettre d'aplomb». Car Jemaâ a vécu un difficile début de semaine‑: arrivé mardi à Sousse, il a effectué un travail spécifique en marge du groupe qu'il ne rejoindra que deux jours avant la rencontre des éliminatoires de la CAN 2012. Une entorse au genou l'avait handicapé. Et si vraiment l'enfant de Gabès réussit un triplé alors qu'il n'est pas à cent pour cent de ses moyens, eh bien, on en redemande! Avec ses 25 buts inscrits pour les Aigles de Carthage, Jemaâ, 1,85 m pour 80 kg, témoigne en tout cas à 27 ans d'une belle maturité, d'un remarquable sang-froid devant les buts et d'une rare adresse. Il lui arrive, certes, de rater les occasions les plus nettes, ce qui a pour conséquence d'irriter parfois le public de l'E.N. A l'instar de son gâchis face au Kenya, à Radès, pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Mais c'est là le propre des attaquants, le cruel revers d'une médaille pas toujours reluisante pour ceux qui savent transporter de joie, à coups de buts, les supporters ou les désespérer lorsque cela ne tourne pas rond. Avec ses 51 capes, Jemaâ peut prétendre au statut de «cadre» parmi les Aigles de Carthage. D'autant que les buteurs sont devenus une denrée rare par ces temps de disette. Il serait sans doute difficile d'imaginer que le joueur prêté un an à Caen (en 2007-2008) puisse s'éterniser au sein d'un club affligé par la relégation en Ligue 2. Et ce ne sont pas à coup sûr les offres qui manquent en ce début d'intersaison.