A l'heure où l'on s'attendait à une symbiose entre les différentes composantes de notre société en vue de l'édification de la Tunisie, une fois débarrassés du régime de Ben Ali et de la prépondérance du parti unique, nous avons été surpris, à l'instar d'autres concitoyens, par l'intensification de certains phénomènes de dissension fondés sur l'encouragement de toutes les formes de division. Plus grave encore, certaines plumes se sont mobilisées en vue de cultiver les dissensions régionalistes. Nous n'exagérons en rien en disant que, d'un jour à l'autre, nous sommes en train de découvrir de vrais «professionnels» dans ce domaine, au point que nous habite le pressentiment qu'il y a des «mains occultes» qui manipulent cette catégorie. Dans ce cadre, a suscité mon attention l'article de Mme Amel Belhaj Ali, sous le titre «Tunisie: l'empire Sidi Bouzid ou la nouvelle Yathreb», publié sur le site électronique webmanager center et repris par plusieurs sites sociaux suscitant une polémique à propos de son contenu. Dans notre présent article, nous n'avons pas l'intention de répondre à l'auteure de l'article en question ou défendre les habitants de Sidi Bouzid, même si cette action constitue un honneur pour tout Tunisien. Notre objectif est plutôt d'éclaircir certains points, de mettre l'accent sur certaines appréhensions et de réctifier certaines fausses informations n'ayant aucun rapport avec la réalité. L'auteure de l'article a utilisé l'expression. «La bouzidification de l'administration tunisienne» dans le but de montrer la domination par les habitants de Sidi Bouzid des administrations relevant du ministère de l'Agriculture et ce, après l'avènement de la révolution, plus précisément à la suite des dernières décisions opérées, à ses dires, par le ministre de l'Agriculture. Il est certain que ces affirmations ne méritent pas de réponse. Nous allons nous contenter de présenter la liste nominative de ces désignations tout en indiquant les régions auxquelles les personnes nommées appartiennent : 1 — M. Abdelaziz Belhaj (Melloulèche-Mahdia) 2 — Mme Saloua Khiari (Le Kef) 3 — M. Abdallah Rabhi (Majel Bel Abbès - Kasserine) 4 — M. Mars Hamdi (Ouled Haffouz - Sidi Bouzid) 5 — M. Boubaker Karray (Sfax) 6 — M. Mohamed Moëz Zouari (Tunis) 7 — M. Abdellatif Ghedira (Monastir) 8 — M. Mustapha Lassoued (Boumerdess - Mahdia) 9 — M. Mohamed Moncef Chaâbouni (Sfax) 10 — M. Abdelaziz Zairi (El Hamma - Gabès) 11 — M. Maher Sellami (Sfax) 12 — M. Mohamed Mouakhar (Sfax) 13 — M. Naceur Zahri (Bazma - Kébili) 14 — M. Abdallah Cherid (Sidi Alouane - Mahdia) 15 — M. Ridha Haj Salem (Ksibet Médiouni - Monastir) 16 — M. Mondher Khamri (Kantara - Siliana). Il est à préciser que les nouvelles désignations comportent une seule personne de Sidi Bouzid, en l'occurrence M. Mars Hamdi. Où est donc «la bouzidificatoin de l'administration tunisienne» dont parle l'auteure de l'article. Il apparaît que l'esprit d'exclusion et de marginalisation à l'encontre de certaines régions de la République est enraciné dans l'esprit de l'auteure de l'article, puisque la présence d'une seule personne originaire de Sidi Bouzid parmi les désignations en question a suffi pour susciter la réaction de Mme Amel Bel Haj Ali. L'auteure de l'article, a, d'autre part, utilisé le terme «la nouvelle Yathrib» pour démontrer que Sidi Bouzid, à l'instar de «Yathrib», est devenue la capitale après la Mecque, feignant de reconnaître que Sidi Bouzid est restée Sidi Bouzid, ce qu'elle était avant la révolution du 14 janvier 2011, avec ses pauvres, ses chômeurs et ses routes délabrées. L'objectif de l'auteure de l'article est-il de susciter les dissensions régionalistes et de réveiller les discordes? Est-ce le désir de voir Sidi Bouzid demeurer comme elle l'était depuis des décennies ? Les habitants de Sidi Bouzid sont conscients — faut-il le rappeler — qu'il n'y a point de baguette magique à même d'offrir les postes d'emploi, de construire les autoroutes et d'éradiquer la pauvreté en cinq mois ou même en cinq années. L'objectif d'un tel article n'est-il pas de faire en sorte que le peuple se détourne de son combat pour l'édification d'une société moderne où sont préservées la sécurité et la dignité des citoyens et pour rompre définitivement avec la répression, pour consacrer son temps et son énergie aux conflits régionalistes et tribalistes. Pour un groupe de cadres