Au poste frontalier de Ras Jedir, le flux migratoire ne connaît pas de répit. Quotidiennement, depuis que les forces de l'Otan ont intensifié les frappes, le nombre de ressortissants se situe entre 5.000 et 7.000 personnes, nous dit-on sur les lieux, des Libyens pour la plupart. Le port de pêche d'El-Ketef, à Ben Guerdane, ne chôme pas non plus. Tous les jours, les officiers qui font défection et y accostent dépassent la trentaine, selon la même source, puisqu'elle pointe les passeports de ces dissidents que lui livrent les gendarmes tunisiens. Toutefois, de temps à autre, le trafic routier connaît une perturbation, lorsqu'une bande de jeunes de Ben Guerdane vient bloquer le point de passage, en signe de riposte contre l'agression, en Libye, d'un de leurs proches qui s'adonne au commerce... Par contre, les forces Pro-Gueddafi positionnées de l'autre côté de la frontière se comportent correctement, aussi bien avec les entrants qu'avec les sortants. Ras Jedir reste la seule issue, aux mains des milices, qui leur permet de franchir la frontière pour ravitailler les villes à l'Ouest de Tripoli en denrées alimentaires et autres produits de première nécessité. Sur la route qui mène à Ben Guerdane et précisément à Choucha, 5.000 réfugiés environ, entre Somaliens, Erythréens, Tchadiens et Soudanais, sont campés dans les tentes et attendent leur rapatriement qui se fait au compte-gouttes. Dhaou maâtoug