• L'armée nationale renforce ses positions Hier, de bonne heure, 200 soldats des forces fidèles à Gueddafi, venus de Ghezaya, ont tenté de s'infiltrer dans le territoire tunisien par Aïn Bogra, dans l'espoir de contourner les insurgés et les attaquer par derrière. Mais l'Armée nationale était là, elle les a découverts et pourchassés, sans échanges de coups de feu. Un ressortissant ayant assisté à la scène nous a confié sous le couvert de l'anonymat : «Par respect pour les forces tunisiennes, les rebelles n'ont pas voulu tirer sur les milices qui étaient portant à portée de leurs armes, mais trop proches de l'Armée tunisienne». Au poste frontalier, ce sont toujours les anti-Gueddafi qui contrôlent le passage des réfugiés. Des familles libyennes, ainsi que quelques blessés à Zentène, ont pu accéder hier matin au territoire tunisien. «Non loin de la frontière, on entend sporadiquement des échanges de tirs. Alors que dans la zone située entre les deux postes de douane des deux pays, un souk au bétail s'est installé par la force des choses. Il est fréquenté par plusieurs marchands et agriculteurs tunisiens», nous apprend M. Abdallah Ameur, membre de l'Association de fraternité pour l'accueil des réfugiés, présent la plupart du temps sur place. Plusieurs engins militaires se sont d'ailleurs dirigés hier depuis Tataouine vers les frontières tuniso-libyennes et le désert pour renforcer leur présence dans les points stratégiques. M. Kilani Ben Aïssa, un autre membre de ladite association (Afar), responsable de l'encadrement des enfants libyens, voudrait lancer un appel à l'Unicef, l'Unesco et autres ONG pour qu'ils viennent en aide aux enseignants et aux petits Libyens qui voudraient bien suivre des cours et passer les examens de fin d'année, ou à la rigueur bénéficier des mêmes avantages accordés aux réfugiés de Ras Jedir. Des dissidents libyens arrivent à Zarzis et Ben Guerdane D'autre part, on a appris que deux embarcations chargées d'une cinquantaine de personnes sont arrivées hier au port d'El Ketf, à Ben Guerdane. Il s'agit de dissidents libyens accompagnés des membres de leurs familles. Ils sont venus de Zouara, jeudi soir. Les militaires étaient des pro-Gueddafi qui ont fait défection pour regagner clandestinement la Tunisie. Ils ont choisi la voie maritime pour ne pas être repérés et arrêtés par les milices qui contrôlent le poste frontalier de Ras Jedir. Un autre bateau a accosté au port de Zarzis, en provenance de la ville de Misrata, ayant à son bord 11 ressortissants, dont un insurgé grièvement blessé. 500 harragas Pour fuir le groupe d'élite des forces de sécurité dépêchées à Zarzis pour une opération de ratissage, 500 harragas, venus du Centre et du Nord du pays, ont pris le large dans une grande embarcation de fortune en direction de l'île de Lampedusa. Le chalutier a appareillé d'un port de Zarzis, dans la nuit de jeudi à vendredi, battant pavillon libyen pour ne pas être intercepté par les garde-côtes italiens.