• Trois nouvelles instructions concernant le FSN, des marchés publics pour le transport de produits pétroliers et l'escroquerie d'un homme d'affaires tunisien résident à l'étranger • Le dossier de réhabilitation du site de Carthage sera soumis, aujourd'hui, à l'Unesco «Les affaires intentées contre le président déchu et son épouse, les membres de leurs familles et leurs proches s'élèvent désormais, jusqu'à la journée du mercredi 22 juin 2011, à 113 affaires, alors qu'elles étaient au nombre de 93 moins d'une semaine auparavant», a souligné hier M. Kadhem Zine El Abidine, représentant du ministère de la Justice, lors du point de presse hebdomadaire organisé par la cellule de communication relevant du Premier ministère. Il a précisé, à cette occasion, que trois nouvelles instructions ont été ouvertes contre Ben Ali, son épouse, leurs parents et leurs proches. La première qui a été ouverte le 17 juin à l'encontre du président déchu est relative au Fonds de solidarité nationale (FSN 26-26), avec pour accusation le détournement de fonds publics. La deuxième affaire dans laquelle sont impliqués le président déchu, son épouse et son beau-frère Moncef Trabelsi, propriétaire de la société «Transmed» de transport de produits pétroliers, a été intentée le 15 courant. Les prévenus y sont accusés d'intervention et de violation des réglementations en vue de l'obtention de marchés publics en usant de moyens illégaux. Quant à la troisième affaire intentée le 15 juin contre Ben Ali, son épouse et son beau-frère Belhassen Trabelsi, elle consiste en une escroquerie commise contre un homme d'affaires tunisien résident à l'étranger et représentant un groupe financier koweïtien exerçant dans le secteur touristique. Les prévenus sont accusés d'avoir extorqué à l'homme d'affaires la somme de 10 millions de dinars en contrepartie de la construction d'un village touristique à Hergla (gouvernorat de Sousse), projet qui n'a jamais vu le jour. A propos des efforts entrepris en vue de la récupération des avoirs pillés et déplacés par Ben Ali et ses proches à l'étranger, il a indiqué que le ministère de la Justice a déjà envoyé vingt-cinq commissions rogatoires vers plusieurs pays dont l'Argentine, la France, la RD Congo, Chypre, etc. «D'autres structures sont impliquées dans l'effort national de récupération de ces avoirs et essayent par tous les moyens de mettre la pression sur les pays où ces avoirs sont placés en vue de sensibiliser et les responsables politiques et les associations de la société civile à la nécessité de soutenir l'action menée par la Tunisie en vue de recouvrer l'argent volé par Ben Ali et ses acolytes. Il s'agit, à titre d'exemple, de la commission nationale de récupération des avoirs pillés chargée d'intenter les affaires, de la commission des analyses financières dont le rôle est de suivre où sont placés les deniers pillés, et de l'Association tunisienne de transparence financière, nouvellement créée et qui fournit des efforts remarquables en matière de sensibilisation, d'information et d'intervention, particulièrement auprès des associations internationales spécialisées», a-t-il ajouté. A propos des affaires dans lesquelles le président déchu et d'anciens responsables sont accusés d'homicides volontaires, il a indiqué qu'elles sont toujours en phase d'instruction et qu'elles passeront devant les tribunaux à la clôture de l'enquête et de l'instruction. Le président déchu et son épouse seront-ils extradés par l'Arabie Saoudite? «Nous avons déjà envoyé des demandes d'extradition aux autorités saoudiennes, et ce, conformément aux clauses de la convention de Ryadh autorisant le transfert aussi bien des prévenus que des condamnés. Nous avons explicité aux Saoudiens la nature des crimes qui sont reprochés à Ben Ali et à son épouse et nous comptons sur les relations de fraternité et d'amitié séculaires nous liant à l'Arabie Saoudite pour voir Ryadh accéder à notre demande et nous livrer le président en fuite et son épouse», a encore précisé le représentant du ministère de la Justice. A propos de la déclaration de l'ambassadeur saoudien à Alger selon laquelle le Royaume est disposé à extrader le président déchu, il a relevé qu'il s'agit là «d'une information de presse»,précisant que «l'Arabie Saoudite n'avait pas encore répondu à la demande d'extradition». Au cours du même point de presse, M. Hédi Zakhkhama, directeur général des collectivités publiques et locales au sein du ministère de l'Intérieur, a traité de la construction et du commerce anarchiques, soulignant notamment qu'autant les délégations municipales spéciales œuvrent à offrir des espaces pour accueillir les commerçants anarchiques, autant elles appliqueront la loi pour ce qui est des constructions anarchiques qui ont été bâties sans autorisation sur les propriétés d'autrui ou sur les terrains publics. Quant à M. Tahar Ghalia, conservateur du musée du Bardo et responsable des musées à l'Institut national du patrimoine, il a notamment annoncé que le nouveau dossier relatif au site archéologique de Carthage sera soumis aujourd'hui, jeudi 23 juin , à l'Unesco par M. Azeddine Bach Chaouch, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, en vue de la réhabilitation du site, appelé à renouer avec son aura et avec la place qu'il occupait auparavant comme un site protégé par l'Unesco. Il a également annoncé que le musée du Bardo sera reclassé de nouveau parmi les musées internationaux (avec une superficie de 23 mille mètres carrés et avec la réhabilitation des deux palais beylicaux qui se trouvent dans la région).