Lors du point de presse bihebdomadaire tenu, hier, au Premier ministère, le représentant du ministère de la justice, Mr Kadhem Zine el Abidine, a confirmé que le procès du président déchu Zine el Abidine Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi, s'ouvrira, à Tunis, le lundi 20 juin. L'audience sera publique, mais en ce qui concerne la présence des médias et de la télévision, en particulier, ce sera au président du tribunal d'en décider quant à la manière de couvrir son déroulement. Le président déchu et son épouse, en fuite en Arabie saoudite depuis le triomphe de la Révolution populaire tunisienne, le 14 janvier 2011, seront jugés par contumace, pour deux premières affaires. La première dans laquelle sont impliqués les deux prévenus porte sur la découverte d'argent volé en dinar et en devises, ainsi que des bijoux de grande valeur, dans l'ancien palais particulier de l'ex-couple présidentiel déchu, à Sidi Dhrif. Ils y sont accusés notamment de détournement de fonds publics, crime passible de peines de privation de liberté allant de 10 à 20 ans de prison. La deuxième affaire dans laquelle est impliqué le président déchu, seulement, porte sur la découverte d'armes et de drogues au palais présidentiel de Carthage. Ben Ali y est accusé de détention, de consommation, d'importation et de trafic de drogues, crimes passibles de 20 ans de prison. Mais, le représentant du ministère de la Justice a fait état de quelque 93 affaires instruites par la justice tunisienne et dans lesquelles sont impliqués Ben Ali, les membres de sa famille et ses gendres dont 35 affaires ont été transférées à la justice militaire. Le président déchu et quelques uns des autres prévenus y seront jugés, entre autres, pour haute trahison, meurtre prémédité et incitation des citoyens à s'armer les uns contre les autres, et encourent, à cet effet, des peines allant jusqu'à la condamnation à mort. S'agissant de l'instruction de l'affaire des personnes arrêtées pour participation à divers degrés aux troubles survenus dernièrement dans la ville de Métlaoui, le représentant du ministère de la Justice a indiqué qu'elles sont au nombre de 92 personnes. Le juge d'instruction de Gafsa a émis des mandats de dépôt contre 89 d'entre elles et ordonné la libération des trois autres dont un mineur de 16 ans. Le juge d'instruction a également auditionné les parents des victimes. Le représentant du ministère de l'Intérieur, Mr Hassen Akrémi, directeur de la police technique, a passé en revue les efforts déployés par le ministère de l'intérieur pour accélérer les procédures d'établissement et de délivrance des cartes d'identité nationale , suite à la décision de remplacer la carte d'électeur par la carte d'identité nationale dans les opérations de vote et l'accomplissement du devoir électoral. La capacité de production de cartes d'identité du ministère atteint 120 mille pièces par mois. Les délais de remise ont été ramenés à 10 jours, au lieu de 15. Les personnes intéressées sont notamment les jeunes gens qui viennent d'atteindre l'âge de 18 ans , ceux ayant perdu leurs anciennes cartes, et ceux qui ont des cartes d'identité de l'ancienne formule, datant d'avant 1993, année d'entrée en vigueur de la nouvelle formule de la CIN. Le représentant du ministère de l'Intérieur a appelé les intéressés à s'adresser, dès maintenant, aux postes de police et de la garde nationale, les plus proches pour se faire délivrer leurs cartes d'identité, car la capacité de production n'est exploitée actuellement qu'à moitié. Au cours du mois de mai, les services concernés du ministère ont délivré 76138 cartes, alors qu'ils peuvent établir 120 mille cartes par mois. 200 cartes seulement ont été établies à titre de renouvellement des cartes de l'ancienne formule, alors que leur nombre atteint quelques 904 mille, et comme ces cartes datent de 1975, beaucoup de leurs titulaires sont décédés, mais il reste au moins 300 mille personnes vivantes concernées, selon le directeur de la police technique. Quant au nombre des citoyens munis de la carte d'identité nationale de la nouvelle formule, en vigueur, il s'élève à 8 millions 480 mille et 247 citoyens. De son côté, le représentant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mr Abdallah Smâali, a passé en revue les mesures prises pour mettre en application la décision relative à l'adoption du principe de l'élection pour la désignation des responsables des établissements d'enseignement supérieur et de recherche scientifique, des membres des conseils scientifiques de ces établissements et des chefs des départements. Les présidents des universités, les doyens des facultés, les directeurs d'instituts supérieurs et d'écoles supérieures, les membres des conseils scientifiques, les chefs des départements, seront, désormais, élus par les collèges d'enseignants. Les opérations d'élections se dérouleront les mois de juin et juillet. Seuls, sont exclus les directeurs des établissements sous double tutelle, qui seront nommés, comme par exemple les établissements d'enseignement supérieur à caractère médical, relevant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et du ministère de la santé publique.