Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, s'est montré discret jeudi sur les livraisons d'armes à la rébellion libyenne faites par la France, un des pays membres de l'Alliance atlantique. Il a déclaré à Vienne n'avoir "aucune information" sur ces livraisons, tout en répétant que le mandat de l'Otan comprenait l'application d'un embargo sur les armes. "La mission de l'Otan est claire. C'est la stricte conformité avec le mandat de l'ONU. Et dans ce cadre nous avons assuré avec succès le respect d'une zone d'exclusion aérienne, un embargo sur les armes et la protection des populations civiles", a déclaré le chef de l'Otan lors d'une conférence de presse. "Au final, c'est aux Libyens de décider de l'avenir de leur propre pays et c'est à l'opposition de mener les combats au sol car nous n'avons pas l'intention d'envoyer des troupes au sol", a-t-il ajouté, à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie autrichienne, Michael Spindelegger. L'initiative française avait été critiquée par la Grande-Bretagne, un autre pays de l'Otan engagé dans l'opération libyenne. L'Italie, également membre de l'Alliance, s'était engagée à fournir des armes "d'auto-défense" aux rebelles, qui affrontent les forces du régime de Mouammar Kadhafi depuis la mi-février. L'Alliance atlantique essaye depuis trois mois de pousser vers la sortie le colonel Kadhafi, mais pour le moment les frappes aériennes n'ont pas porté de coup décisif. En 13.000 sorties, "nous avons détruits plus de 2.400 objectifs militaires importants", a précisé M. Rasmussen.