• Une enquête administrative pour déterminer les responsables parmi les forces de l'ordre qui n'ont pas réagi à temps lors des violences perpétrées au cinéma Afric'Art • Une campagne sécuritaire pour la protection des régions touristiques • Le coût global du pèlerinage enregistre une augmentation de 350 à 500 dinars «Les affaires en justice dans lesquelles sont impliqués le président déchu, son épouse, les membres de leurs familles et leurs proches s'élèvent à 118. En effet, cinq nouvelles instructions ont été ouvertes, le 22 juin dernier, contre le président Ben Ali et ses proches», a souligné, hier, M. Kadhem Zine El Abidine, représentant du ministère de la Justice, lors du point de presse hebdomadaire organisé par la cellule de communication revelant du premier ministère. Il s'agit d'une affaire dans laquelle en premier lieu sont impliqués Ben Ali, son gendre Sakhr El Matri et deux anciens ministres. L'affaire a trait à un marché public cédé illégalement à l'une des sociétés de Sakhr El Matri en vue de l'équipement d'un holding de banques publiques en système informatique. La deuxième affaire concerne le président déchu, son conseiller économique Mongi Safra, son gendre Sakhr El Materi et d'anciens ministres pour avoir octroyé illégalement à Sakhr El Materi l'autorisation de construction d'une unité d'accueil de bateaux touristiques au port de La Goulette, connue sous le nom Goulette Shipping Cruise. Les autres instructions ouvertes contre Ben Ali, ses proches et certains anciens ministres concernent une affaire de blanchiment d'argent découverte par la commission des analyses financières chargée de suivre l'évolution des avoirs spoliés et déplacés à l'étranger. «L'affaire a trait à la vente de 40% de la société ‘Les Dunes de Gammarth' à la société Davos Investment. En 2010, la somme de 500 mille euros a été transférée à l'une des banques suisses, pour le compte de Davos Investment, qui s'est révélée êtree une société écran», ajoute M. Zine El Abidine. Une autre instruction a été ouverte à l'encontre de Ben Ali, d'un ancien ministre et d'un homme d'affaires. Elle consiste en l'acquisition de manière illégale d'un restaurant haut de gamme dans la banlieue nord de la capitale. D'autre part, six affaires viennent d'être déférées à la justice militaire (torture, homicide lors de manifestations, et ). Volet récupération des avoirs spoliés, l'on s'attend à ce qu'une délégation composée de représentants des ministères de la Justice et de l'Intérieur se déplace le 5 juillet à Lyon et prenne contact avec Interpol en vue de relancer les commissions rogatoires émises par la Tunisie relative aux biens mal acquis. Une autre délégation se rendra le 11 juillet à Lyon pour également effectuer les démarches nécessaires au suivi du dossier. Une enquête administrative pour déterminer les coupables L'intervention de Néji Ziri, responsable de la cellule d'information et de communication au ministère de l'Intérieur, a concerné dans son ensemble les actes de violence perpétrés dimanche dernier au cinéma Afric'Art, aux agressions contre des avocats, lundi 27 juin, devant le Tribunal de première instance à Tunis, à leurs répercussions et à la démarche suivie par les forces de sécurité en vue de réagir à ces événements. M. Ziri a, notamment, précisé que les forces de sécurité ont procédé à l'arrestation de 7 individus parmi ceux qui ont attaqué et détruit la salle de cinéma Afric'Art et à 16 personnes accusées d'avoir agressé des avocats devant le Palais de Justice à Bab Bnet. Pourquoi les policiers de service à quelques mètres de la salle Afric'Art n'ont pas réagi à temps et ont été lents à répondre à l'appel au secours lancé par les victimes ? Le responsable de la cellule information et communication au ministère de l'Intérieur n'y va pas par quatre chemins pour reconnaître : «Il a été établi que l'intervention des agents de la sécurité n'a pas été effectuée à temps. Une enquête administrative a été ouverte en vue de déterminer les responsabilités et de sanctionner les coupables...». A propos des menaces proférées dans les régions touristiques à l'encontre des touristes et des unités touristiques, il s'est avéré que ce sont des rumeurs et des informations sans fondement. «Toutefois, le ministère a entamé, hier, vendredi 1er juillet, une nouvelle campagne sécuritaire qui s'étendra dans une première étape jusqu'à la fin du mois pour la protection des régions touristiques. Elle sera axée sur la préservation des zones touristiques contre toutes les formes de menaces ou d'agressions possibles, à travers la maîtrise de la sécurisation des espaces publics, l'institution de postes de police itinérants dans les zone à forte présence touristique, l'intensification de la présence policière aux entrées et aux sorties des villes et la protection des institutions bancaires et des espaces commerciaux». A propos de la grève observée ces derniers jours par les forces de sécurité intérieure, il a indiqué que le ministère de l'Intérieur a répondu favorablement à la majorité des revendications à caractère professionnel des grévistes dont la dernière décision a trait à la gratuité du transport sur les lignes intérieures. «Toutefois, le dialogue se poursuit avec les syndicats des forces de l'ordre, bien que certains parmi eux aient dévié de leur mission et aient présenté des demandes qui n'ont aucun rapport avec leur domaine de compétence», a-t-il précisé. Les interventions de MM. Naceur Essid, directeur de la gestion consulaire au ministère des Affaires étrangères, et Jamel Oueslati, directeur du cabinet du ministre des Affaires religieuses, ont traité de l'affaire du centre de Botzaris à Paris occupé par un groupe d'émigrés tunisiens clandestins ayant rejoint la capitale française à partir de l'île de Lampedusa, ainsi que les préparatifs en prévision de la saison du pèlerinage 1432. 10.374 pèlerins M. Naceur Essid a précisé que malgré les agressions commises par les assaillants contre le centre de Botzaris et à la suite de leur arrestation par la police française, l'ambassade tunisienne à Paris est intervenue pour exiger leur libération et pour leur proposer des aides financières au cas ils décideraient de rentrer en Tunisie. Pour ce qui est des archives du RCD retrouvées au centre, qui était exploité par le Rassemblement dissous, elles sont à la disposition des autorités qui prendront les décisions idoines au moment opportun. Quant à M. Jamel Oueslati , il a annoncé que 10.374 Tunisiens effecturont le pèlerinage cette année sur 87.000 candidats contre 76.000 en 2010. «Le dépouillement des candidatures s'est déroulé dans la transparence et la clarté totales au plan régional et en présence des candidats et des citoyens, outre les comités de contrôle et le travail effectué par la commission d'examen des oppositions soumises par les candidats qui s'estiment lésés», a-t-il ajouté. Le premier des 41 vols en direction des Lieux Saints sera effectué le 17 octobre 2011, alors que le premier avion de retour de l'Arabie Saoudite atterrira à Tunis le 10 novembre prochain. Le coût global du pèlerinage n'a pas été encore fixé (il sera connu fin juillet). Toutefois, l'on s'attend à ce qu'il connaisse une augmentation variant entre 8 et 12% (de 350 à 500 dinars) en comparaison du montant de la saison 1431 (2010).