Cinq mois et demi de perdus pour notre sport. Jusqu'où, jusqu'à quand? Nous aimerions d'abord saluer chaudement Dr Mohamed Aloulou à qui personne n'ôtera l'honneur «historique» d'avoir été le premier ministre de la Jeunesse et des Sports de la révolution tunisienne. Nous saluons également son courage et son honnêteté intellectuelle pour avoir affronté et fait face à une situation explosive au niveau de l'emploi. Nous le saluons enfin pour avoir été «légaliste» jusqu'au bout et pour n'avoir pas succombé à la tentation de régler des comptes personnels ou même… nationaux. Mais Dr Mohamed Aloulou n'a pas été au bout de ses «responsabilités révolutionnaires». Du moins pour le sport dont il s'est, il est vrai, si peu occupé pour des raisons objectives (priorité à l'emploi dans une tâche dont il s'est parfaitement acquitté). Dr Mohamed Aloulou a en revanche délégué, beaucoup délégué, et c'est tout à son honneur dans un domaine où la soif de tout contrôler est infinie. Pris à la gorge par le dossier brûlant de l'emploi, il s'est déchargé du sport en faveur de ses plus proches collaborateurs. Sur ce plan bien précis, il a été «trahi». Un autre — lourd — contentieux est venu s'ajouter à d'autres alors que nous croyions dur comme fer que le 14 janvier ferait table rase d'un sombre passé. Les hommes et les pratiques du 13 janvier sont toujours là. Pis encore, on leur a prolongé la confiance jusqu'en décembre 2012, ils continuent à sévir et certains d'entre eux se démènent pour préparer les prochains élections avec les exécrables méthodes que vous savez. Avec la complicité agissante de personnages à l'intérieur du ministère, ils ont rapidement renversé la tendance et consacré le statu quo au fi de tout et de tous. D'ailleurs, ils ne s'en cachent même pas et bombent le torse pour avoir réussi cet énième exploit. Verrouillage Le fameux communiqué du 17 juin sur les assemblées générales électives a été fait sur mesure pour et par eux, barrant la route à tout désir légitime de changement. A ce propos, une enquête devrait être menée pour déterminer les responsabilités des uns et des autres dans cette contre-révolution sportive aux conséquences d'ores et déjà désastreuses dans la mesure où, 5 mois et demi après le 14 janvier, le sport tunisien est à la… rue. De vous à nous, on n'en a rien à cirer de qui remportera le championnat; on se fout comme de notre première chemise de qui hissera la coupe. On ne versera pas de larmes sur les deux clubs qui iront en Ligue 2 comme on n'épiloguera pas longtemps sur tous les verdicts sportifs de la saison qui s'achève. De vous à nous, la énième polémique d'autres temps EST-ESS nous donne envie de vomir, tout comme le silence coupable d'une FTF qui fait honte et pitié à l'image de plusieurs de ses membres qui entretiennent l'illusion de pouvoir encore gratter quelque chose au football. Comme nous n'avons aucun respect pour ce Cnot qui s'est empressé d'enterrer Slim Chiboub pour mieux occuper sa chaise. Comme si de rien n'était. Entre-temps, où sont les résultats (surtout ne pas évoquer les championnats arabes !) ? Qu'a-t-on fait de l'argent public du sport ? Pourquoi prolonge-t-on à des gens désignés ? Pourquoi écarte-t-on les sportifs pour installer des avocats, des affairistes, des rcdistes et des opportunistes à la tête des institutions sportives? Pourquoi ne pas avoir rendu public les dépassements de tous genres à la tête des fédérations ? Pourquoi ne pas dire que les Jeux olympiques de Londres 2012 seront le énième fiasco pour notre sport et éliminer cet alibi pour opérer de véritables changements ? Pourquoi, pourquoi?… Un nouveau ministre, une nouvelle secrétaire d'Etat : pour quelle mission ? Pour quels objectifs ? Gérer l'insoutenable ou alors faire table rase du passé ? Le sport est performances, résultats et éthique. Nous n'attendons rien de moins que cela !