• Les sitinners exigent la titularisation immédiate des agents temporaires A l'initiative du syndicat de base de l'Institut national de la statistique, les agents temporaires et contractuels et les ouvriers exerçant dans le cadre de la sous-traitance (qui perdure encore en dépit de l'accord signé, il y a plus de deux mois, entre l'Ugtt et le gouvernement pour l'annulation de cette forme d'emploi) ont observé, hier, un sit-in au siège de l'Institut, rue Echcham, à Tunis. Les sitinners, dont le nombre s'élève à 309 représentant l'ensemble du pays (6 directions régionales outre le siège central à Tunis) protestent, en fait, contre la non-application de l'accord signé le 29 janvier dernier entre le syndicat et le ministère du Développement et de la Coopération internationale et prévoyant la titularisation immédiate «des agents temporaires, toutes catégories confondues, dont en premier lieu, ceux qui sont en attente de l'être depuis vingt ans ou plus et qui attendent toujours la régularisation de leur situation». Mme Zohra Ben Abdallah, secrétaire général du syndicat de base de l'INS, considère que «la faute incombe principalement au directeur par intérim, désigné après la révolution». «Il est incapable de prendre les décisions inhérentes à l'application de l'accord du 29 janvier dernier. Il refuse catégoriquement même de donner satisfaction aux revendications des agents lésés bien que le ministère lui ait donné l'ordre de le faire», affirme encore Mme Ben Abdallah. Le directeur par intérim de l'Institut national de la statistique va encore plus loin en imposant aux agents temporaires des contrats d'une durée de trois mois. Chedlia Herzi, ouvrière temporaire, depuis plus de 27 ans et touchant un salaire mensuel de 285 dinars exprime son refus total de la formule des contrats à période déterminée. «Ce sont des pratiques qui n'honorent pas la révolution du 14 janvier et portent atteinte à ses nobles principes. Nous avons le sentiment que rien n'a changé depuis la révolution et que la mauvaise gestion des affaires de l'Institut ainsi que le déni de la dignité des agents qui y travaillent perdurent de plus belle», tient-elle à souligner. Pour Abdelaziz Ayari, chauffeur temporaire, «les promesses ne sont jamais tenues. D'ailleurs, la journée d'hier, vendredi 1er juillet devait marquer le démarrage de notre titularisation. Malheureusement, la direction s'est rétractée en prétextant qu'elle n'a jamais demandé aux agents de présenter des dossiers de titularisation». En contrepartie, de nouveaux contrats (de trois mois, soit du 1er juillet au 30 septembre 2011) ont été proposés aux agents temporaires qui les ont rejetés fermement. Selon les sitinners, le directeur par intérim de l'INS aurait refusé de répondre à leurs demandes se cloîtrant dans son bureau et faisant la sourde oreille à leurs revendications.