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Restituer la parole au peuple par voie référendaire
Entretien avec Mondher Belhaj Ali, porte-parole de la Concorde républicaine
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 07 - 2011

Un événement d'une importance particulière a marqué, avant-hier, le paysage politique national. Pour la première fois, dans l'histoire de la Tunisie, 44 partis politiques ont décidé de créer la Concorde républicaine.
Mondher Belhaj Ali, porte-parole de la Concorde, nous entretient des objectifs de cette initiative et jette la lumière sur les missions qu'elle s'assigne en vue de contribuer à la réussite de la transition démocratique. Interview.
Votre «Initiative pour la République» s'est transformée mardi en «Concorde républicaine» (At-ta'alouf Al-Joumhouri). Quelles sont les motivations originelles de cette initiative et celles du changement de nom?
Primo, nous élirons une Assemblée constituante le 23 octobre prochain. Cette assemblée est destinée à établir un nouveau régime politique différent du précédent, en rédigeant une nouvelle Constitution moderne qui survivra à ses rédacteurs pour plusieurs générations, voire pour plusieurs siècles. Or, vu la multitude des régimes démocratiques pluralistes, il est sain de revenir au peuple souverain pour qu'il fasse son propre choix (régime républicain présidentiel, régime républicain parlementaire ou bien régime républicain tunisien de synthèse, c'est-à-dire un régime fondé sur la séparation des pouvoirs, qui prenne en compte notre expérience politique et ses dérives pour inventer des mécanismes constitutionnels nouveaux tout en s'inspirant des réalisations les plus en vue des peuples démocratiques).
Je suis convaincu que la Tunisie a besoin de tous ses enfants pour se reconstruire
C'est pour cela que pour une question aussi fondamentale qui engage des générations entières, le recours au peuple tunisien par voie référendaire nous semble incontournable.
Nous sommes désormais quarante-trois partis (et la liste est ouverte sur la base de notre plateforme) à être entrés depuis quelque temps dans un débat approfondi qui refuse la constitution d'un front, d'une coalition, d'une alliance. Ces formules-là sont toujours dirigées contre une ou plusieurs composantes de la scène politique. «La Concorde républicaine» est donc porteuse d'un message, celui qui revendique l'édification d'un régime républicain démocratique de type nouveau qui rejette l'exclusion, la marginalisation et considère que la Tunisie a besoin de tous ses enfants pour se reconstruire.
Il faut savoir réussir à tourner une page si douloureuse de notre histoire. C'est aussi le sens des responsabilités qui l'exige.
Vous avez fait des propositions originales et annoncé la création d'un Conseil national des partis qui semble faire double emploi avec l'Instance de M. Iyadh Ben Achour. Quels sont les partis susceptibles de figurer dans ce «conseil national» et quel lien aura-t-il avec vos propositions comme le référendum sur le futur régime politique?
Je commencerai par la fin. Je voudrais souligner que le référendum sur le type de régime politique devrait être organisé le même jour que l'élection des membres de la Constituante, soit le 23 octobre prochain.
Cette proposition présente l'avantage de ne pas compliquer l'agenda de la transition, de ne pas occasionner des dépenses supplémentaires exorbitantes. Elle permet également de raccourcir drastiquement la durée de la transition.
En effet, la décision souveraine du peuple évitera à la Constituante un délai de discussion sur le type de régime politique qui risque de durer une année ou même plus. Car, au bout du compte, la situation économique et sociale du pays ainsi que la crédibilité de la Tunisie vis-à-vis de ses partenaires ne peuvent, en aucun cas, supporter une transition longue et coûteuse.
Le pays doit lancer un message clair à ses jeunes, à ses régions et à ses partenaires : la Tunisie construira une démocratie rapidement, résolument et sérieusement.
C'est dans ce cadre que nous sommes arrivés à une plateforme commune ouverte, à la suite d'un débat riche, approfondi et sans complexe.
Constatant l'inexistence d'un cadre institutionnel de débat entre les partis politiques, nous avons considéré qu'il était de notre devoir de contribuer à la création du Conseil national des partis.
Est-ce qu'il fait double emploi avec l'Instance et empiète-t-il sur ses compétences?
La question ne se pose même pas. En effet, il ne semble pas du tout logique qu'une instance, quelle qu'elle soit et avec tout mon respect, qui ne regroupe qu'une dizaine de partis politiques, statue sur la future loi relative aux partis politiques, alors que 80 partis légaux et 40 en cours de légalisation n'ont pas voix au chapitre. Volet compétences, de par le décret-loi qui l'a instituée, l'Instance exprime son point de vue sur les textes relatifs à l'opération électorale de la Constituante au moment où le Conseil national des partis (CNP) que nous envisageons s'exprimera vraisemblablement sur toutes les questions d'intérêt national pendant la transition ou même après les élections alors que l'Instance est sur la fin.
Ce CNP tient, d'ailleurs, à avoir les meilleures relations possibles avec le gouvernement provisoire. Il est en charge du pays et nous devons tous contribuer à la réussite de la transition.
La Tunisie se doit de lancer un message clair à ses jeunes, à ses régions et à ses partenaires
Vous estimez que la majorité des partis sont exclus de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution et appelez à «sauver la révolution» et à consacrer la réconciliation nationale. Que proposeriez-vous comme solutions?
Aucun peuple de la terre n'a réussi à construire une démocratie sans une contribution importante des partis politiques. Aujourd'hui, sur la base du socle de la modération, ces derniers s'expriment.
Sauver la révolution veut dire un autre sens : réussir l'édification d'un nouveau régime républicain démocratique, d'un côté, et de l'autre, relancer l'économie pour permettre que le rêve s'installe de nouveau chez notre jeunesse et dans nos régions, que l'espoir prenne forme.
C'est à ces deux conditions conçues comme étapes historiques décisives que la révolution réussira. Mais, ces objectifs ne peuvent être atteints sans une réelle et sincère réconciliation entre tous les Tunisiens.
Pour redémarrer un pays comme le nôtre, on ne peut le faire s'il est latéralisé, voire hémiplégique. La Tunisie a besoin de tous ses enfants dans cette œuvre gigantesque et historique.
Une révolution civile qui réussit est une révolution qui est résolument tournée vers l'avenir.
C'est à cette condition que l'espoir et le rêve s'installeront, de nouveau, dans notre pays.
A défaut, et que Dieu préserve notre Tunisie, ce sera le retour du cauchemar.
Il faut apurer très rapidement le passé douloureux, se réconcilier entre nous et concevoir sérieusement la Tunisie de demain.
Vous parlez de la nécessité d'écourter la période de transition et d'éviter que l'Assemblée constituante ne monopolise le pouvoir. De quelle manière?
En Tunisie, en matière constitutionnelle, nous ne partons pas du néant. La première Constituante élue le 25 mars 1956 a concentré entre ses mains tous les pouvoirs. Elle a dérivé, comme tout un chacun le sait, vers le pouvoir personnel!
La conclusion historique est que la légitimité, à elle seule, ne construit pas automatiquement une démocratie.
Il faut donc que la légitimité soit accompagnée d'une configuration saine de séparation des pouvoirs dès la transition.
L'Assemblée constituante sera constituante mais elle ne devrait pas être l'espace d'émanation de tous les pouvoirs.
C'est au prix d'une saine séparation des pouvoirs pendant la transition que l'on pourra construire une démocratie avancée et durable. Notre peuple, avec son génie propre, trouvera certainement la voie qui mènera à la réussite.


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