Par Abdelhamid GMATI L'été, c'est les vacances, pas pour tous mais pour un grand nombre de citoyens. Chacun choisit ses lieux préférés, ses découvertes, ses loisirs. Et l'été, c'est surtout de la consommation, essentiellement, de produits alimentaires. La grande bouffe, «la polka des mandibules» dirait San Antonio. Et dans notre pays, de la bouffe, il y en a ; de toutes les variétés et pour toutes les bourses. Des milliers de restaurants de toutes catégories jalonnent le pays ; pas un seul petit bourg qui n'aurait, ne serait-ce qu'un petit fast food, un petit vendeur de casse-croûtes. Et comme toujours, le même problème se pose : celui de l'hygiène. Un œil attentionné relèvera quelques anomalies, telles que des denrées pas très fraîches, ou la proximité d'ordures, ou des plans de travail crasseux…Les services d'hygiène, ceux de la Santé publique ou des services municipaux, sont rompus à ces exercices de contrôle et chaque année, des centaines d'infractions sont relevées. Rien que sur le Grand-Tunis, plus de 6.000 interventions sont effectuées au début de chaque été ; des avertissements sont adressés aux contrevenants à charge pour eux de redresser leurs situations dans les plus brefs délais, des amendes sont payées et il y a même des avis de fermeture de locaux. On saisit et on détruit des kilos de poissons, de viandes rouges et même des paquets de biscuits avariés et périmés. Ces inspections régulières touchent plus de 40.000 établissements ouverts au public, 26 marchés municipaux permanents, les abattoirs municipaux et 8.000 établissements classés. Les hôtels, les restaurants, les cafés sont, bien entendu, inclus dans ces opérations de contrôle. Cette année ne fait pas exception à la règle. La municipalité de Tunis vient de rendre public un communiqué dans lequel elle «rappelle à tous les exploitants des établissements commerciaux tels que les restaurants, les fast food, les cafés, les hôtels et autres, les dispositions réglementaires ci-après relatives à l'hygiène et la propreté : - Les ordures commerciales, artisanales et professionnelles doivent être précollectées dans des sacs en plastique puis déposées dans des conteneurs individuels normalisés ; - La sortie des conteneurs doit avoir lieu une demi-heure avant le passage des bennes municipales. - Les conteneurs doivent être remisés à l'intérieur des établissements commerciaux immédiatement après le passage des bennes». Il faudra sévir, comme d'habitude. En cette année où le tourisme international est en baisse, on compte beaucoup sur les visites de nos voisins algériens, sur la présence de nos concitoyens à l'étranger et sur le tourisme intérieur. Ces touristes-là sont exigeants. Nos hôtels, et particulièrement nos restaurants, toutes catégories confondues, devront veiller à offrir des services de qualité. Outre l'hygiène, bien sûr, qui doit être permanente. Ainsi, à titre d'exemple, il faudrait veiller à la qualité et à la clarté des cartes de menus. Passons sur les erreurs qui font qu'un «pageot» (poisson) devient «pigeot» ou qu'une salade bien connue est tantôt michouia, tantôt méchouia, etc. Quand il s'agit de plats dits «de la cuisine internationale» (steak, tournedos, poisson grillé, salade niçoise …), cela se fait sans dégât mais quand on parle de plats mijotés à la tunisienne, cela devient : madfouna, ou gnaouia, ou mermez, etc. Pour un Tunisien, ça passe, mais pour un étranger ? Ne serait-il pas plus efficace de dénommer ces plats plus simplement par leurs ingrédients ? Cela n'est pourtant pas compliqué. Et puis, il y a cet autre «fast food», personnel à chaque estivant qui va s'installer sur une plage publique pour la journée et qui amène sa nourriture et celle de sa famille avec lui. Là, l'hygiène laisse beaucoup à désirer. Le citoyen, lui-même, est loin de se conformer à un minimum de civisme et contribue fortement à la malpropreté de l'environnement, de son environnement. Quelqu'un peut-il expliquer cet engouement pour la pastèque, dont les restes jonchent les plages en fin de journée ? Une marque de fabrique ?