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L'île douce face à la violence
Reportage — Patrimoine à Djerba (I)
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 07 - 2011

Djerba évoque une certaine douceur de vivre, non sans raison. L'image lui colle à la peau et ne prend pas de rides. Simplement céleste, une escouade d'auteurs et pas des moindres ont chanté ses charmes. Flaubert résume : «L'air est si doux qu'il empêche de mourir».
L'historien Slaheddine Tlatli, originaire de l'île, auteur de «Djerba, l'île des Lotophages» (éd. Cérès, Tunis 1967), s'inquiétait de «la menace que l'île soit défigurée par l'excès de modernisme». Pour ça, il est bien servi ; s'il venait à voir son île aujourd'hui, il se retournerait dans sa tombe : artisanat local en perte de vitesse, littoral sur-aménagé, absence de restaurants gastronomiques, des constructions anarchiques, étals et souks (de Libye) à perte de vue, friperie et omniprésence des matières en plastique. Sous cet angle le mal est fait ; il est néanmoins réparable.
Mais une autre menace que ni Slaheddine Tlatli ni tout citoyen patriote n'aurait jamais imaginée pèse actuellement sur le patrimoine religieux et elle est irrémédiable. Le paysage abonde de mosquées. Des taches blanches, rehaussées d'un minaret dépouillé, émergeant au milieu des oliveraies, généralement modestes dans la campagne, moins sobres sur le littoral. L'architecture y est remarquablement humble, matériaux modestes et chaux sur les murs, équilibre des volumes, fonctionnalité des espaces et lignes épurées, ces mosquées sont nombreuses et témoignent de la richesse des civilisations qui ont conquis et habité l'île. Ces lieux de culte sont le reflet de l'Ibadisme, école de pensée religieuse, dissidente, puriste de l'Islam qui prône les valeurs de tolérance et de non-violence. Un ouvrage leur a été dédié : «Les mosquées de Djerba» de Jeannine Berrebi ( éd. Simpact, Tunis 1995).
Sidi Yeti est une modeste mosquée à Fahmine sur le littoral, elle date du Xe siècle et est érigée à la mémoire de Khalaf Ibn Ahmed, chef de file de l'activisme nukkarite, appelé Cheikh Yeti El Mistawi*.
La menace
Le 5 avril dernier, une bande d'extrémistes religieux s'est emparée de la gracieuse mosquée abritant une sépulture du saint homme. Estimant que la tombe de l'illustre érudit qui a marqué une partie de l'histoire de l'île, est une hérésie ( c'est dire le niveau de leur pensée !), profitant de l'absence d'autorité, ils l'ont simplement profané. La dépouille est saccagée et la tombe bouchée. Conclusion ? «Ces actes sont révoltants, les basses œuvres de ces obscurantistes devaient être dénoncées, leurs auteurs punis par la loi. Comme nous vivons dans une période de non-loi, les saccageurs continuent leur forfait. Les responsables sont restés sourds à nos appels», affirme Naceur Bouabid, président de l'Association de sauvegarde de l'île de Djerba (Assidje), un responsable conscient de la hauteur de sa mission, qui fait feu de tout bois pour dénoncer les abus, endosse pour la cause l'habit du journaliste (Le Temps) le patrimoine de l'île. Vous attribuez cet acte ignoble de profanation aux Salafistes, vous en avez des preuves ? «Il faut être drôlement obtus pour ne pas les repérer, la nature de leurs actes les trahit, citons en vrac la prise de contrôle de plusieurs mosquées, ils ont chassé les imams au profit des membres de leur cercle, la destruction pure et simple d'une vieille et minuscule mosquée (Sidi El Bahri à Houmt Souk) au motif d'en construire une plus grande, l'ouverture sans autorisation de mosquée (El Bassi à Oualagh) et j'en passe. Il faut être aveugle ou de mauvaise foi pour ne pas les reconnaître. Et puis, il faut citer le cas de Jamâa Fadhloun».
*Source de l'Assidje (Prochain article : Mosquée Fadhloun, l'âpre bataille)


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