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Djerba, l'île qui s'étiole !
Vandalisme, rapine et urbanisation sauvage étouffent la poule aux œufs d'or !
Publié dans Le Temps le 05 - 06 - 2011

Quiconque de ma génération a connu Djerba, garde avec prédilection le souvenir d'une île épanouie, dont la population insulaire a su allier d'une façon qui lui est propre, la beauté naturelle au charme le plus délicat. Aujourd'hui, Djerba est l'île livrée à une exploitation frénétique, et en l'occurrence à l'usure et à la rapine !
Force est de faire constater que depuis l'avènement du tourisme, la protection du patrimoine historique et culturel, des sites naturels merveilleux et de la nature, n'est prioritaire que dans les discours. Il en résulte que les monuments d'art et tout ce qui constitue l'harmonie et l'équilibre, restent la proie de tout un chacun.
Il n'est plus un mystère pour personne qu'à Djerba, l'arène du tourisme est dominée par des touristocrates ; ces princes de l'île constituent des groupes d'intérêts, dont la rhétorique sur la promotion de ce secteur tertiaire très fragile, n'est pas dénuée d'hypocrisie. D'autant que c'est dans leur dérive mercantile que réside le « mal-vivre » qui a créé l'actuel climat de lassitude désabusée…
Ainsi, condamnée par des forces obscures, l'île-jardin est devenue moins une terre saine et épanouie qu'un gisant dans son linceul de béton.
Plus grave, toutes les terres à vocation agricole, sont devenues, en raison du surpeuplement (160.000 habitants), des espaces de plaisance et de parcages humains !
Le désastre de cette urbanisation sauvage inhérente à l'importante densité démographique estimée à 350 habitants au KmÇ, est tel que la population, souffrant de cette situation anarchique absconse, rage contre ce mal-vivre, et aussi contre les horreurs et les ruines que de mystérieux monstres sans visage, ont entraînées. Des anciens édifices de culte et d'habitat, des milliers d'arbres, tels les géants palmiers ou l'olivier béni et bien d'autres, ont été sauvagement agressés et démantelés par des maraudeurs dépourvus d'éthique. Des individus qui ne sont pas venus s'installer sur cette terre d'accueil pour encenser Djerba, mais avec l'esprit de franchir sans pudeur, le seuil au-delà duquel se trouve le désastre, celui qui étouffe la légende des Lotophages, celui qui tue le mythe de l'île des rêves !
La population rage contre sa marginalisation, contre tous les éléments actifs qui ont réduit les traditions îliennes ou ce qu'il en reste, à un folklore qui nourrit un grand mépris pour l'histoire et la culture de l'île. Ce qui revient à dire que l'absence de l'authenticité de l'île et de ses coutumes, a créé un contexte d'accueil superfétatoire !
Pis encore, car le phénomène qui creuse davantage les déceptions, c'est l'arrivée inattendue sur l'île, des prédateurs, des voleurs qui pratiquent un vandalisme suivant des méthodes sournoises, étranges par leur barbarie, pour s'introduire, de nuit comme de jour, dans les maisons vides ou habitées.

Découvertes macabres

Les découvertes macabres ne cessent de s'accumuler à Djerba où les infractions, les ingérences et le non-respect de nos valeurs sont devenus l'un des sports favoris de ces individus.
La population souffre des vols, des irrégularités et des violations incessantes de leurs foyers, et aussi de toutes les agressions soudaines et fréquentes contre l'île et sa nature.
A Djerba le bonheur n'est plus, il a disparu au même temps que la courtoisie, la bonne parole et le respect d'autrui et de ses biens. L'angoisse est d'autant plus vive qu'il y a nécessité et même urgence à réagir aussi bien contre les monstruosités de ces mafieux et de leurs complices sur place, que contre la vindicte et les actes crapuleux éveillant l'effroi d'une population sans défense qui assiste pour l'heure à une forme de diabolisation qui ne va pas sans susciter l'inquiétude.
Et l'on est surpris par l'attitude négative de ces nouveaux venus, qui de connivence avec des éléments puissants, continuent de phagocyter et de lacérer avec un soin remarquable l'île de Djerba, leur vache nourricière.
Tout observateur attentif remarquera aisément que ces individus ont accompli par myopie des actes insensés. D'autant qu'ils agissent comme s'ils n'étaient pas encore persuadés que toutes les régions géographiques de notre République méritent de voir leur environnement paysager, leurs vieux centres historiques et culturels, leurs lieux de culte, leurs vieux villages, leurs sites naturels et archéologiques mêmes modestes, protégés des transformations hâtives et sans règle ou des destructions si souvent irréversibles.
Intéressés essentiellement par le vil goût de lucre, voulant le beurre et l'argent du beurre !, ces profiteurs, dont certains sont des spoliateurs et des malfaiteurs minables n'ayant aucune appréciation pour les valeurs artistiques et esthétiques, continueront à bafouer les lois, les droits et aussi la dignité de leurs concitoyens îliens.

Orchestration

Il faut le reconnaître ; toutes ces affres ont été orchestrées par quelques responsables influents appartenant au parti-Etat du régime déchu. Toutes les causes du terrible et douloureux drame que vivait et que vit encore la population de l'île, ont provoqué une peur, celle qui cesse d'engendrer motivation et efficacité, celle qui étouffe en même temps que l'inconscient collectif, la poule aux œufs d'or !
Que cet écrit qui n'est en fait qu'un appel urgent en faveur de Djerba, en tant que patrimoine commun de la Nation, brise tout autant le silence des hommes de bonne volonté, que les agissements pernicieux de tous les profanateurs et les audacieux spoliateurs. Qu'il éveille la conscience des Autorités de la République et que les ministères de tutelle apportent un véritable et sincère appui à l'île, afin de sauvegarder toutes les richesses naturelles et culturelles étant à la fois l'étrier et l'allié de notre tourisme.
A l'aube de notre révolution bénie et prometteuse, la population jerbienne demande que la mémoire de l'île nourrice sa dignité et son espoir. Et l'espoir de notre population, dont l'avenir est inséparable de l'Environnement, est que l'île soit la terre d'un tourisme soutenable, à dimension humaine, réconcilié avec l'écologie.
Maintenant que la Tunisie s'est purifiée, en se débarrassant du régime autocratique, en mettant, paraît-il, fin aux activités illicites des cerbères du président déchu, qui oeuvraient principalement pour leurs propres intérêts, il y a lieu d'espérer de nouvelles conditions fondées sur les principes démocratiques et sur l'égalité de tous devant la Loi.
Disons en guise de conclusion que l'ultime objectif des amis et défenseurs de Djerba est d'utiliser tous les moyens adéquats afin de sortir de cette spirale destructrice, et que désormais le patrimoine commun de l'île, sa biodiversité et toutes ses richesses incontestables qui reposent sur des critères esthétiques et éthiques, écologiques et paysagers, doivent nécessairement faire l'objet d'une large concertation et surtout d'un soin particulier et d'un respect scrupuleux.
Kamel Tmarzizet
Ecrivain
fifibrindacier [email protected]
Kamdousssa [email protected]


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