Le syndicat de la presse jordanienne (SPJ) a annoncé dimanche qu'il comptait poursuivre le département de police en justice après des attaques contre des journalistes pendant une manifestation à Amman, il y a deux jours. "L'union va engager des poursuites individuelles et collectives à l'encontre du département de sécurité publique", a déclaré Tarek Momani, président du SPJ, au cours d'un sit-in devant les locaux du syndicat. Au moins 17 personnes, dont neuf journalistes et sept policiers, ont été blessées vendredi lorsque la police a tenté de séparer des manifestants appelant à des réformes et un groupe de loyalistes. Les journalistes ont été roués de coups par la police, qui leur avait imposé et fourni des gilets orange portant la mention "Presse". "Je présente mes excuses aux journalistes pour avoir accepté (la demande) de la police de leur faire porter le gilet orange. Apparemment, ce n'était qu'un piège", a dit M. Momani. Samedi, la Sûreté générale (SG) avait annoncé dans un communiqué que quatre policiers jordaniens soupçonnés d'attaques contre des journalistes avaient été arrêtés. La Sûreté générale s'est engagée à "annoncer les résultats de l'enquête au cours des prochaines 72 heures et à déférer devant les tribunaux tous ceux qui sont coupables". "Ces mesures ne sont pas suffisantes. Il y a des dizaines d'autres policiers qui doivent être tenus pour responsables", a martelé M. Momani. Des députés et des dirigeants islamistes ont également participé au sit-in et ont condamné les attaques. "Je salue les journalistes. Ce qui s'est passé ne va pas faire taire nos appels aux réformes", a lancé, pour sa part, Hamza Mansour, chef du Front d'Action Islamique (FAI) et un des dirigeants de l'opposition. Le royaume hachémite est le théâtre depuis janvier de manifestations en faveur de réformes politiques et économiques et exigeant l'éradication de la corruption.