L'espace de quatre jours, Dame coupe va accélérer la cadence pour livrer son verdict de 2010-2011. En attendant l'apothéose lundi prochain à Radès, place après-demain, à deux demi-finales plus indécises qu'il n'y paraît. Un seul cas de figure ferait de la finale une affiche inédite : l'accession d'El Gawafel de Gafsa au dernier tour. Autrement, entre les trois spécialistes EST, ESS et ST, c'est toujours la promesse de retrouvailles enclanchant la machine à remonter le temps. De somptueux «revivals». Pourtant, il serait injuste de parler de cendrillon dans le cas du club du Sud-Ouest, lequel, en mettant le pied à l'étrier, notamment dans la phase retour sous la conduite d'un Khaled Ben Sassi pragmatique et efficace à souhait, annonce la couleur et donne la mesure de ses ambitions. Pour attraper le wagon d'une coupe continentale, il doit néanmoins aller jusqu'au bout de l'aventure. Ce qui serait un petit exploit dans les conditions d'une saison tourmentée dans les coulisses. Ainsi, El Gawafel passe cette saison finissante pour être le champion des mouvements de grève et de boycott des entraînements. Le retard de versement des salaires et primes a régulièrement occasionné un arrêt de travail de la part de ses joueurs. Chose fort compréhensible compte tenu des ressources financières dont bénéficie le Bureau de Faouzi Gtari. D'ailleurs, sans les subsides de la Compagnie des Phosphates de Gafsa, qui viennent parfois à manquer ou à être revus à la baisse, notamment après les difficultés vécues par cette entreprise suite à la révolution, on ne sait pas ce qu'il serait advenu du club phare du Sud-Ouest. Dès lors, les réticences exprimées par les copains de Amir Omrani, avant le départ dimanche pour le stage de Monastir, n'étonnent plus grand-monde. Elles procèdent, en effet, de la série des mouvements de débrayage qui ont jalonné la saison. Avec en toile de fond la revendication des émoluments qui accusent un certain retard. L'Etoile Sportive du Sahel s'attend à revivre une «demie» très dure, jeudi (20h00) au stade olympique de Sousse face à une «Caravane» capable de tous les exploits. Guère brillante au tour précédent contre l'Avenir de Gabès où elle ne força la décision que dans les prolongations, l'équipe de Mondher Kebaïer mesure l'ampleur de la tâche qui l'attend contre un team très technique, solide dans ses mouvements de repli et d'une impressionnante rigueur tactique. Elle reste sur une véritable débacle à Sfax, alors que le cœur n'y était plus en championnat. Maintenant, il s'agit de sauver la saison par le biais d'une épreuve capable de lui valoir un rendez-vous pour la suprématie qu'elle devra trancher avec l'Espérance de Tunis. En cas d'accès de celle-ci pour la finale, cela va de soi. Un Dramane revanchard Le clou de ce tour sera constitué par le derby tunisois Espérance-Stade Tunisien. Dans un autre contexte, en championnat, le champion de Tunisie 2011 aurait nettement les faveurs du pronostic, tellement le bilan des confrontations croule sous la domination «sang et or». Mais on connaît le feu sacré que sait communiquer la coupe, ouverte à tous les vents et à tous les courants contraires parfois à la logique. Les hommes de Liewig vont tenter de mettre à profit l'accumulation des rencontres, le stress et le manque de fraîcheur qui afflige leur adversaire du jour. Cela fait un bon moment que les copains de Darragi donnent l'impression d'être au bout du rouleau. Ils ne perdent certes pas (au contraire, ils sont capables d'aligner une étonnante série de neuf victoires consécutives sur la fin du championnat !), mais ils n'en donnent pas moins l'impression d'être au bord de la rupture. A Alger, samedi dernier, ils ont certes dominé le Mouloudia en seconde période, sans toutefois se révéler tranchants. Cet élément pourrait être la clé de la rencontre au même titre que les ressources offensives des uns et des autres : Tej, Selliti et Maâtoug d'un côté, Msakni, Darragi, Bouazzi et … Dramane de l'autre. Il sera du reste curieux de voir le comportement de l'avant-centre malien. Tout en sachant que son contrat sera résilié après l'épreuve de la coupe, il espère donner des regrets à son employeur en continuant sur la lancée de ses dernières prestations qui lui valurent de collectionner huit buts depuis son arrivée, l'hiver dernier. Un souhait‑: que les arbitres désignés ne donnent pas des regrets aux fédéraux qui ont défendu cette saison agonisante sous le soleil de feu de juillet, bec et ongles, le principe de recours à des arbitres tunisiens. Quel que soit l'enjeu!