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Les chômeurs : victimes de l'augmentation des salaires !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 07 - 2011


Par Taha Belkhoja*
Augmenter les salaires en ce moment de crise, le moins qu'on puisse dire, est une erreur blâmable qu'on va regretter dans quelques temps. C'est un acte irresponsable et suicidaire de notre économie, c'est du jamais vu en pareille situation de crise où un plan national d'austérité s'impose !
Sur ces mêmes colonnes de la Presse, il y a quelques jours, j'ai cité la déclaration de M. J. C. Trichet, président de la Banque Centrale Européenne, à savoir : «augmenter les salaires en période de crise est la dernière bêtise à faire», comme l'augmentation des salaires nuirait entre autres beaucoup à la réduction du chômage. Il est très regrettable que sous la pression et le harcèlement des syndicalistes à travers les grèves et les sit-in, plusieurs entreprises, alors en difficulté, ont dû quand même augmenter les salaires de leurs employés. Le résultat ne s'est pas fait attendre. On observe aujourd'hui une flambée des prix à la consommation. La grève est un crime contre l'économie, je suis stupéfait quand j'entends un haut responsable de l'Ugtt dire que les grèves sont légitimes alors qu'il sait très bien que ces grèves sont absolument interdites en période de crise aiguë d'un pays selon les normes internationales du travail de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), à savoir : «le Comité de la liberté syndicale admet l'interdiction générale de la grève dans une situation de crise nationale aiguë (Recueil, paragr. 527). Sont, à l'évidence, visées en l'occurrence des circonstances exceptionnelles, par exemple un coup d'Etat contre un gouvernement constitutionnel donnant lieu à la proclamation de l'état d'urgence (Ibid., paragr. 528-530)».
Le danger est que ces augmentations salariales sont préconisées pour compenser la hausse des prix, ce qui aura comme conséquence une augmentation des coûts pour les entreprises et donc une nouvelle augmentation des prix. On va assister à une continuation de la boucle prix-salaires qui va potentiellement provoquer une spirale inflationniste.
Il est très regrettable que les syndicalistes n'aient fait qu'enfoncer le clou et mettre le feu aux prix alors qu'ils auraient dû jouer un rôle plus responsable évitant l'aggravation de la situation déjà précaire, en maîtrisant l'impact de la crise économique. Cette mauvaise expérience d'augmentation des salaires ou même de négociations sociales, dont nous sommes en train de cultiver les conséquences aujourd'hui, a lésé le consommateur tunisien et surtout les chômeurs qui n'ont ni retraite, ni salaire vivant au-dessous du seuil de pauvreté (environ un quart de la population).
C'est très simple une augmentation des salaires de 5%, par exemple, fait perdre la création d'un poste d'emploi sur chaque vingtaine d'augmentations effectuées. Cela sans oublier que si l'employeur ne dispose pas du montant de l'augmentation, il serait logiquement contraint de réduire son personnel, d'où une augmentation du nombre de chômeurs.
Les salaires ne peuvent évoluer qu'en fonction des gains de productivité. Ainsi ce gain peut être réparti entre le travailleur (par une augmentation des salaires), le consommateur (par une stabilité ou même une diminution du prix) et l'entrepreneur (par une augmentation du bénéfice). Tout le monde est alors gagnant.
Il ne faut pas croire que la solution pour faire face à l'inflation, c'est l'augmentation des salaires. Cela est totalement faux, il s'agit d'un remède éphémère qui se répercute automatiquement sur l'augmentation des prix à court terme. L'augmentation des prix réduit à néant les gains du pouvoir d'achat des ménages et affaiblit considérablement les chômeurs dans une situation déjà critique et en augmentant leur nombre.
Il est parfaitement clair que ceux qui ont su maîtriser leurs coûts connaissent un grand succès en matière de réduction du chômage, l'objectif majeur d'un pays qui se respecte.
Augmenter la productivité en cette période de crise est un peu difficile, mais cela ne nous empêche pas d'améliorer le rendement en introduisant certaines réformes au sein des actions des membres syndicaux au niveau des entreprises.
En effet, à l'heure actuelle, les membres syndicaux au sein des entreprises ne sont pas productifs, ils sont payés par leurs employeurs, comme les banques et autres, en passant tout leur temps à se déplacer d'un bureau à un autre cherchant «la petite bête». Ainsi si ces membres sont au nombre de 10 par exemple, l'entreprise enregistre au moins 20 employés inactifs pendant toute l'année, bien entendu parce que chacun d'eux va interpeller au moins un employé, s'ils ne sont pas plusieurs dans un même bureau. Ces «voleurs de temps » entravent la bonne marche des services, il faut mettre fin à ce comportement indécent qui touche à la liberté des personnes dans l'exercice de leurs fonctions. On n'a pas besoin de ce genre de «service à domicile» !
Désormais, il faut réglementer les actions syndicales au sein des entreprises puisque lesdits membres sont payés en étant non productifs au détriment de leurs collègues. Le retour au travail de ces gens-là constituerait une opportunité majeure pour réaliser des gains de productivité non négligeable et par voie de conséquence faire évoluer les salaires d'une manière équitable et légitime.
L'Ugtt a enregistré une augmentation de 40% de ses membres, paraît-il, ce n'est pas étonnant quand on sait qu'il y a un bon nombre de Rcdéistes des cellules professionnelles « déchues » qui ne peuvent que se convertir en syndicalistes pour la bonne cause : la planque. Ces gens-là, autant que les syndicalistes d'ailleurs, n'ont jamais mérité leurs salaires par le labeur puisqu'ils sont toujours à l'extérieur : «Nachat Tajammouii», pour eux travailler ce n'est pas évidant, ce qui constitue un enrichissement sans cause, une infraction à la loi : corruption.
La concurrence dans tous les secteurs d'activité est d'une grande efficience, sauf en cas de multiplication des organisations syndicales. La concurrence a un effet préjudiciable plutôt contre-productif. La création de deux nouvelles organisations syndicales en Tunisie est certes un bon acte démocratique mais, vu notre culture encore à l'état embryonnaire en la matière, personnellement je le regrette beaucoup parce qu'on va assister à une augmentation des enchères à un moment où notre pays traverse une crise aiguë et a besoin de plus d'effort et de labeur.
Il ne faut pas qu'on tombe dans le piège des Français qui enregistrent une perte de 15.000 emplois par an, suite à la délocalisation des entreprises et autant, sinon plus, de perte de création d'emplois par réticence des nouveaux investisseurs de crainte de la multitude des organisations syndicales françaises.
Tout tunisien et surtout nos syndicalistes ne sont pas sans savoir que nous avons échappé de justesse à une guerre civile et qu'aujourd'hui, plus que jamais, nous avons intérêt à mener à bon port notre révolution. Il ne faut pas entraîner ou laisser entraîner notre pays vers la banqueroute. Toute erreur sera fatale quand on sait que la Grèce, un pays européen au bord de la faillite, qui a failli être abandonnée par l'Union Européenne. Elle a été obligée de fournir un effort et prendre des mesures d'austérité pour faire face à la crise économique. Elle a ainsi baissé les salaires de 5%, supprimé les primes de rendement, gelé les pensions de retraites et augmenté la TVA, l'impôt et la taxe sur les produits de luxe dont le carburant et le tabac‑! Il est de notre devoir à tous, gouvernants et gouvernés, de faire preuve de bonne conscience, la première parade à faire c'est de geler les salaires comme ça s'est passé au Portugal, l'Irlande, l'Espagne et autres, on ne peut pas continuer à partager un gâteau qui n'existe pas, il ne faut pas s'étonner si les bailleurs de fonds refusent plus tard leurs aides avant qu'on fasse un plan d'austérité.
Si nous ne voulons pas revivre la situation de la Grèce et bénéficions de notre crédibilité sur la scène internationale, il faut vraiment faire preuve de patriotisme en oubliant nos intérêts personnels et sectoriels.
En cette occasion de crise d'insécurité, non seulement économique mais constitutionnelle, politique et sociale j'appelle solennellement tous les chômeurs à se mobiliser pour faire face à toute augmentation de salaire ou même négociation sociale qui ne peut que réduire à néant leurs chances dans le travail et affaiblir davantage leur pouvoir d'achat. L'augmentation du chômage ne fait que défavoriser la stabilité politique, sociale et économique de notre pays en cette période de crise sachant qu'il ne peut y avoir de création d'emploi sans une croissance économique optimale.


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