Les amateurs de la chanson arabe classique et engagée se sont rendus nombreux, mercredi dernier, au palais d'Ennejma Ezzahra, pour le concert du groupe égyptien Eskenderella, venu spécialement pour chanter et célébrer les révolutions arabes, plus particulièrement celles de Tunisie et d'Egypte. Ce concert avait une saveur particulière, puisqu'il se tenait pratiquement au lendemain de la fête de la République tunisienne (le 25 juillet) et de la Fête nationale de l'Egypte (le 23 juillet). La chanson intitulé «rajîin» (nous sommes de retour), paroles de Amine Hadded, interprétée en chœur, a ouvert le spectacle. Louant le courage des Egyptiens et des martyrs qui ont permis la révolution, cette chanson rend également hommage à tous les pays arabes qui se battent pour changer leur destinée et salue, en particulier, la bravoure et la résistance des peuples palestinien, libyen et irakien qui luttent contre le despotisme et l'oppression. Le groupe, créé en 2005 au Caire et composé de 12 membres, entre musiciens et chorale, a interprété pour le public présent, pendant une heure et demie, des titres célèbres, puisés dans le répertoire des grandes figures emblématiques de la chanson arabe classique, tels que Cheikh Imam et Sayed Darwich, dont notamment «ya falastini» (Ô Palestinien) et «chayad kousourok âl mazaraâ» (construis tes châteaux sur les champs). Youssef Cheriï au piano, Ahmed Edel (tam-tam), Amir Ezzat au violon, Ahmed Amine,Ousamma Abdelaziz, Hazem Minyalaoui(luth), accompagnés de Alya Chahin, May Hadded et Aya Hmida au chant, nous ont interprété en fait, une quinzaine d'airs où l'engagement politique et la dénonciation des abus de tous les genres étaient dominants, mais on a également chanté l'amour du pays et la grandeur du peuple égyptien, à travers «Hob al watan» (l'amour du pays) et «Masr al jamila» (la belle Egypte). Le spectacle s'est achevé avec une chanson interprétée par l'ensemble de la troupe, intitulée «Yohka anna» (on raconte que), qui a été dédiée aux peuples tunisien, égyptien, libyen, palestinien et irakien, ainsi qu'aux victimes des guerres que connaît le monde arabe, depuis plusieurs décennies. Pour finir, disons quand même que malgré sa bonne volonté, le groupe «Eskenderella» n'a pas vraiment impressionné le public présent, qui a commencé à sortir avant la fin du concert. C'est que, d'un point de vue purement artistique, ça n'a pas volé haut.