Dans le cadre du Festival de Carthage, Ennejma Ezzahra a abrité mercredi 13 juillet, un concert exceptionnel donné en plein air par le chanteur Hassan Dahmani. La terrasse du palais du baron d'Erlanger qui donne sur la mer était déjà bondée de monde quand le spectacle a commencé. Le chanteur qui s'est montré très vivace et très jovial a fait preuve durant deux bonnes heures, d'excellentes dispositions artistiques et d'une admirable présence sur scène en interprétant un répertoire en majorité personnel et récent. L'artiste était accompagné d'une troupe musicale où dominaient les instruments orientaux : il y avait un violoniste, un luthiste, un flûtiste, un contrebassiste, un joueur de qanoun et trois percussionnistes avec trois choristes. Le spectacle s'est ouvert sur une répartition musicale de Mohamed Abdelwahab intitulée « Hourria » en hommage à la Révolution tunisienne. Après quoi, l'artiste fit son entrée sur scène sous les applaudissements du public. Hassan Dahmani, apparemment bien préparé pour ce concert, a interprété plusieurs nouvelles chansons signées des plus illustres paroliers tunisiens, tels que Habib Mahnouch, Béchir Lakkani et Adam Fethi et dont la composition musicale revient à Lotfi Bouchnak. La toute première chanson de cette soirée fut : « Nuit de Carthage », faite spécialement à l'occasion de cette session du festival , la seule d'ailleurs qui avait été produite pour la circonstance et qui traite de l'état actuel de la chanson tunisienne et des problèmes vécus par les artistes en Tunisie. Une chanson qui a été interprétée avec tant d'enthousiasme et de passion qu'elle a provoqué une salve d'applaudissements. Dahmani a enchaîné avec d'autres chansons, comme celle dédiée à la Révolution, écrite par un palestinien et composée par Lotfi Bouchnak qu'il a interprétée en se faisant accompagner uniquement par un luthiste et un percussionniste. Vint ensuite le tour de la chanson inspirée de l'actualité révolutionnaire que vit le peuple tunisien; « Gharam fi I' tissam » (Amour pendant un sit-in) écrite par Béchir Lakani dans un style humoristique. Encore un tube aux rythmes populaires tunisiens « Alech El Gamra Me Tithouich » (Pourquoi la lune ne s'éclaire pas ?) qui fut très bien apprécié par les assistants. Puis une chanson en dialecte tunisien composée par Lotfi Bouchnak « Winek » (Où es-tu ?). « Tir Biha », était par ailleurs, une invitation à un voyage dans tous les pays arabes, faite à la manière de la fameuse chanson de Farid Latrach «Bissat Errih ». l'artiste a précédé cette chanson, composée sur un ton oriental, par un «mawal» très exaltant et il a même exécuté, au grand bonheur du public, quelques mouvements de la «dabka» libanaise. Après quoi, Hassan Dahmani, entama des morceaux appartenant au « tarab » classique qui connurent un grand succès auprès du public. Hechmi KHALLADI
Les à-côtés : * Habib Mahnouch, le célèbre poète, était là en tant qu'animateur de la soirée. Il profita de l'occasion pour déclamer un poème dédié à la Révolution qui fut bien apprécié par le public. Il présenta ensuite avec beaucoup d'admiration et d'estime le chanteur de la soirée en citant les événements artistiques les plus marquants dans son parcours, notamment le premier prix au Festival de Casablanca de la chanson arabe en 2007. * Certains spectateurs ont préféré suivre le concert à partir de la corniche qui donne directement sur la mer, histoire de faire d'une pierre deux coups : respirer l'air marin et voir le spectacle ! * Cette soirée a sans doute fait oublier le mauvais souvenir gardé depuis les dernières Journées Musicales de Carthage qui consiste en l'annulation à la dernière minute du concert de Hassan Dahmani, au grand dam du public, et ce à cause d'un chef d'orchestre trop arrogant qui exigeait d'être payé cash avant le spectacle !