Ah ce temps fugitif qui nous remet face aux premiers frémissements doux de Ramadan version 2011: cure d'amaigrissement le jour, régime de hautes calories à la chute du jour. Avec cet appétit de «revivre» le soir. Au fait, pendant ce mois sacro-saint, sur quoi vont fantasmer nos compatriotes? Sur l'argent qui tomberait du ciel? Non, vous n'y êtes pas. A tout seigneur tout honneur. Dérouler donc le tapis rouge devant ce mois, pas comme les autres, où l'on se serre la ceinture le jour pour la desserrer presqu'à l'heure mourante du crépuscule. Bénir à l'unisson Ramadan car à travers les brèches qu'il ouvre dans notre tirelire, fleurira une atmosphère conviviale où le plaisir affichera «complet» autour de la table familiale. Hommage à la gent féminine Dans les artères de Tunis et partout ailleurs dans nos régions, en fin d'après-midi, les rares piétons retardataires, de retour chez eux, auront la démarche tanguante des matelots à terre. Tellement fatigués et si fragiles qu'ils sembleraient à la merci du moindre courant d'air. En tout cas, à l'heure H sonnera la délivrance ou la rupture du jeûne. Aussitôt, les visages s'éclairent dans une symphonie de cuillères face à l'incontournable breuvage chaud ou la fameuse soupe chorba enrichie par quelques larmes de citron. Bref, après les privations diurnes, les récréations nocturnes. Plus tard, entre deux friandises, la soirée face à la télévision. Dont on espère que les programmes seront attrayants. Au final, La Presse s'empresse de souhaiter à toutes, à tous de grands espaces de joie. Et un hommage particulier à cette gent féminine, ces braves cuisinières, elles qui ont droit à de pleines louches de remerciements. En contrepartie de leur mérite gastronomique.